Crassier de la Barasse et le Téléphérique de St Marcel

Chemin du Vallon de la Barasse, 13011 Marseille
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Sur les hauteurs du Chemin du Vallon de la Barasse on est surpris de découvrir une majestueuse et immense plaine boisée de 6,5 hectares très différente de la configuration habituelle des paysages des massifs de l’Est de Marseille. A cela il y’a une raison, ce vaste domaine était utilisé par Péchiney pendant des décennies et jusqu’en 1966 afin d’y déverser 2,5 millions de mètres cubes des tristement célèbres “boues rouges”…les ruines d’un système de téléphérique, des fours à chaux et une mine sont encore là pour rappeler ce passé industriel. En partenariat avec l’Office National des Forêts cet espace a été recouvert de 2,5 mètres de terre et végétalisé, contribuant à donner à cette partie du massif de St Cyr un aspect naturel atypique, accentué par la rougeur de la roche du massif ceinturant le domaine.

En 1903, l’Usine Pechiney s’installe dans la banlieue Est de Marseille au bord de l’Huveaune. La production journalière d’aluminium était alors de 300 kg ; dans les années 60, elle avait atteint 900 tonnes/jours. Jusqu’en 1948, les boues rouges furent traitées sur le site de l’usine, à l’aide de scories issues des chaudières à charbon. La production de boues rouges ayant augmenté, l’industriel achète des terrains situés dans le vallon de la Barasse, tout près de l’usine. C ‘est alors que commence l’épandage des boues sur le site dit du Crassier de St Cyr. Le vallon est barré par une butte de scories et de remblais qui est rehaussée à mesure que monte le niveau des boues rouges.

Ce système est dénommé barrage en épi. Un véritable lac de boues rouges s’est ainsi formé jusqu’à l’arrêt de son utilisation en 1966. Lorsque l’activité de l’usine de la Barasse cesse en 1988, la digue atteint une hauteur de 60 mètres par rapport au terrain naturel, et les remblais remontent sur environ 300 mètres dans le vallon. Les établissements Aluminium Pechiney se devaient compte tenu de la réglementation, après la fermeture de cette usine, de réhabiliter le site. Une couche de remblais terreux de 2 à 3 mètres d’épaisseur a été progressivement réalisée sur les boues rouges. Un travail important a déjà été effectué au fil des années pour végétaliser la digue. Ces remblais ont constitué une grande plate-forme de 6,5 ha environ. Compte tenu de l’environnement encore forestier des sites voisins il a été choisi de réaliser des plantations de type forestier.

Les terrains reboisés se trouvent sur le versant Nord du Massif de Carpiagne donc dans des conditions assez favorables en région méditerranéenne.

N’ayant pas eu la possibilité d’agir sur le modelé des remblais, l’auteur du projet a choisi de découper la plate-forme en zones de forme irrégulière. Le mélange des essences et la diversification de l’orientation des lignes de plantation apportent des variations de volume et de couleur dans les masses végétales. La densité de plantation choisie à l’époque était de 800 plants/ha. Les principales essences mises en place ont été pour les résineux : Pin d’Alep, Pin Eldarica, Pin Brutia, Pin Pignon, Cèdre. Pour les feuillus : Frêne à fleur, Érable de Montpellier, Arbre de Judée, Olivier de Bohême, Robinier. Quant à la dangerosité de cet ancien site industriel toxique, les niveaux de radioactivité seraient très faibles et pas de nature à générer un risque sanitaire. Un cratère est cependant apparu en 2014 causé par des événements pluvieux et a été finalement rebouché. Dominant la plaine on découvre les ruines d’une ancienne structure industrielle avec ses rouages rongés par la rouille et son immense mur de pierre. A son sommet une plateforme rénovée dans le cadre de la création du Parc Départemental offre une vue panoramique sur l’ancien crassier et les massifs rougeoyant en arrière plan.

Le site abritait un ingénieux système de téléphérique dit de St Marcel partant de l’usine jusqu’au lieu-dit le Blondin, point stratégique du dispositif industriel. Des bennes se déplaçant sur câbles montaient les déchets pour les déverser ici. Découvrez de nombreux clichés dans l’onglet “Photos”.


SOURCES Daniel Chastel Ingénieur office national des forêts & pas-et-repas.com & la Marseillaise
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & archive & cliché de Louis Sciarli, photographe
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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