Le Tanagra & L’Histoire de La French Connection

218 Quai du Port, 13002 Marseille
19039
Le Tanagra & L’Histoire de La French Connection
Arrondissement : 2ème
Le 218 quai du Port, ancien fief du bar Le Tanagra, fut en 1968 et 1973 un des lieux de rendez-vous et de règlements de compte de la French Connection (filière française), parfois appelée Corsican Connection (filière corse)…une appellation d’ensemble pour désigner la totalité des acteurs qui prirent part à l’exportation d’héroïne aux États-Unis depuis la France. Malgré les idées reçues, il s’agissait non pas d’une seule et même organisation mais d’une multitude de réseaux et d’équipes implantés pour la plupart à Marseille et Paris, ainsi que dans des villes moins en avant comme Bordeaux ou Le Havre. Marseille, de par sa position de carrefour de la Méditerranée, servait de port d’entrée pour l’Europe à toutes sortes de trafics de produits illégaux, dont notamment l’héroïne. Un Marseille Gangster Tour retrace depuis 2015 en visite guidée une partie de cette histoire. Mais revenons d’abord au commencement…en 1898 !

Fumeuse d’opium près d’Hanoï

Alors que le Viet Nam fait partie de l’empire français, le futur président de la république, Paul Doumer, alors gouverneur général de l’Indochine, décide de créer un monopole d’État sur l’opium dans le sud sous forme de régie générale. C’est donc l’administration qui achète, fait préparer et vend l’opium. Ce qui représente, à l’époque, un tiers des recettes du budget du gouvernement général. À Saïgon, Doumer fait construire une raffinerie d’opium à haut rendement. Cette politique axée sur l’opium fit que le gouvernement enregistra un excédent dans son budget. En 1912, la première Convention Internationale est signée à La Haye, en vue d’éradiquer le trafic d’opium. Malgré cela, les autorités françaises indochinoises continuèrent leurs productions alors qu’officiellement le gouvernement métropolitain menait des actions contre le trafic de l’opium, afin de répondre aux besoins des soldats blessés de la Première Guerre mondiale.

Vers 1930, Blaise Cendrars mentionne que l’opium clandestin se vend moins cher à Marseille que l’opium officiel en Indochine. L’explication est que les entrepôts de la Régie indochinoise sont régulièrement cambriolés ce qui permet à de nombreux paquets d’opium d’arriver à Marseille cachés dans les bateaux de ligne puis d’être ensuite centralisés dans quelques bars phocéens.


Des années 1930 à la Seconde Guerre mondiale

Dès le début du xxe siècle des marins corses, en service sur la ligne maritime Saîgon-Marseille, convoyaient discrètement de l’opium demi-raffiné, c’est l’époque des « navigateurs ». Les premiers laboratoires illégaux furent découverts, près de Marseille, en France, en 1937. Ces laboratoires, important l’opium d’Orient (Indochine à travers la Régie française de l’opium, Syrie et Turquie où la culture était légale pour vendre la morphine-base aux laboratoires pharmaceutiques de ce pays, les surplus de production étant exportés clandestinement), furent mis sur pieds par le parrain marseillais de l’époque, d’origine corse, Paul Carbone.

Une grande part de l’opium part clandestinement d’Indochine vers Shanghai d’où il est redistribué dans toute la Chine.

Portrait de Paul Carbone & François Spirito (en bas) issu de la une du journal Le Matin, le 30 mars 1934

Durant des années, le milieu corse, dont François Spirito à Marseille, avait mis au point ce trafic international d’héroïne pour inonder le marché d’abord européen puis également américain. En effet, la mafia américaine, Lucky Luciano en tête, se détournait de la contrebande d’alcool moins lucrative au profit des drogues, éliminant les gangs juifs de la Yiddish Connection et les triades chinoises qui détenaient jusque là le monopole.

Ce réseau créé fut appelé French Connection. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouverneur d’Indochine nommé par Vichy continuait à tirer une partie importante de son budget du commerce de l’opium indochinois. De 7,5 tonnes en 1940, il passera à plus de 60 tonnes en 1944. Marseille, de par sa position de carrefour de la Méditerranée, servait de port d’entrée pour l’Europe à toutes sortes de trafics de produits illégaux, dont notamment l’héroïne. La première prise significative, de l’après-guerre, date du 5 février 1947 avec 3 kg d’héroïne.

Elle s’effectua sur un marin corse, arrivé de France. De fait, il devenait clair que le milieu français tentait de s’imposer de plus en plus dans le trafic international de l’opium. Cette intuition s’avéra confirmée par la prise de 13 kg d’héroïne, le 17 mars 1947, sur le paquebot St-Tropez. De même, le 7 janvier 1949, la police saisit plus de 23 kg d’opium et d’héroïne sur le bateau français Batista.


Années 1950 : expansion du trafic

Ce Soir N° 2613 du 12/03/1950 sur la grève des Dockers

Après la Seconde Guerre mondiale, le milieu corse, ainsi que la mafia sicilienne et napolitaine, collaboraient avec les services secrets américains, comme la CIA, et le SDECE. Cette collaboration avait pour but de préserver le port de Marseille de l’emprise des communistes. Les dockers du port de Marseille refusaient de charger les armes pour le combat de l’armée française en Indochine. En représailles, les autorités du port décidèrent de licencier 800 dockers du port de Marseille. Par solidarité, les syndicats, dont la CGT et les 4 000 dockers se mirent en grève. Ce fut la fameuse grève de 1950, qui débuta le 10 mars. Deux semaines plus tard, l’ensemble des ports français fut bloqué. Le gouvernement français, la CIA, les Guérini et Lucky Luciano avaient un intérêt commun à faire cesser cette grève. Pour cela, les autorités libérèrent des criminels de prison pour briser la grève. C’étaient des sbires des clans Guérini, Franscisi et Venturi payés par Irving Brown. Au bout de 40 jours, le « milieu » gagna le port. Les politiciens, reconnaissants, laissèrent faire les trafics en tout genre. Luciano s’associa avec les clans corso-marseillais pour reprendre le trafic d’héroïne. Ses équipes transportaient la morphine-base d’Indochine puis de Turquie jusqu’à Marseille. La transformation était opérée dans des laboratoires clandestins à Marseille et dans ses alentours. L’héroïne marseillaise était réputée pour sa grande qualité, pure à près de 98 % (contre 60 % à 70 % pour les autres productions de l’époque). Les chimistes du milieu marseillais, notamment Jo Césari et Henri Malvezzi, étaient particulièrement recherchés.

À cette époque, on parlait surtout de « French Sicilian Connection », les grands laboratoires de transformation de drogue étant implantés en Sicile sous la coupe de la Cosa nostra avant que des luttes entre clans mafieux favorisent le développement de laboratoires en Provence.


Les années 1960 : apogée du trafic

Antoine et Mémé Guérini

La première affaire importante, liée à la French Connection, date de 1960. En juin, un informateur fait une révélation à un agent de la lutte contre les stupéfiants. Le 3 octobre 1960, les agents américains anti-narcotiques saisissent 3,5 millions de dollars US d’héroïne et arrêtent 4 trafiquants parmi lesquels Mauricio Rosal, l’ambassadeur guatémaltèque, en poste en Belgique, aux Pays-Bas et au Luxembourg qui se révèle être un trafiquant d’héroïne entre Beyrouth et Marseille. Les agents de lutte contre les stupéfiants saisissaient environ 90 kg d’héroïne par an. Mais les différents services évaluaient le trafic de stupéfiants, mise au point par les Corses, à 90 kg par semaine. Rosal, seul, en un an, a passé plus de 200 kg d’héroïne en utilisant son seul statut de diplomate. Le rapport, du Federal Bureau of Narcotics de 1960, estimait le trafic annuel d’héroïne entre la France et les États-Unis entre 1 200 et 2 300 kg. Les trafiquants français satisfaisaient la demande de 80 à 90 % du marché.

Une note de la CIA datée de 1961 accuse le représentant de Ricard en Amérique du Nord, Jean Venturi (mort à Marseille en 2010) d’être aussi le distributeur de la French Connection. Il n’a pas été inquiété, mais a été prié de quitter le territoire des États-Unis en 1967.

Jacques Angelvin, animateur de télévision et acteur, fut arrêté à New York, le 21 janvier 1962 pour trafic d’héroïne par Sonny Grosso dans le cadre de la lutte contre la French Connection (la Buick d’Angelvin) en avait été retrouvée chargée, à son insu disait-il. (Gérard Oury reprendra ce thème de la « mule » dans son film Le Corniaud). Un peu auparavant, les agents du BNDD avaient saisi 10 kg de drogue à Brooklyn et arrêté François Scaglia, qui connaissait l’animateur.

Ce dernier aurait transporté 52 kg de d’héroïne pure dans sa Buick arrivée par paquebot en échange de 10 000 $, croyant que son statut d’animateur le mettrait à l’abri des soupçons. Il avait acheté la belle américaine d’occasion, sa culpabilité ne fit plus aucun doute.

Il plaida coupable pour bénéficier de l’allègement prévu par la législation américaine et fut condamné le 15 septembre 1963, à une peine de six ans de prison. En octobre 1964, la police française arrête Joseph Cesari, le chimiste le plus célèbre de la French Connection.

Rapport d’enquête d’usage des drogues 1969

Des producteurs du sud-est asiatique, turcs et syriens en passant par les laboratoires de raffinage de Marseille en France jusqu’aux marchés de distribution qu’étaient les États-Unis. Dans les années 1970, les autorités américaines considéraient la mafia corse plus dangereuse et plus secrète que la Cosa Nostra. Ceci venait du fait que le FBI et la CIA arrivaient à obtenir des informations sur les familles mafieuses américaines sur leurs territoires mais rien sur celles corses. L’exemple le plus frappant est celui d’Antoine Rinieri. Ce dernier fut arrêté en possession de 247 000 $. Les autorités américaines le suspectaient d’avoir reçu cette somme après avoir effectué une livraison de drogue. Durant son interrogatoire, il refusa d’expliquer la provenance de cet argent et alla jusqu’à refuser de donner son nom. Son silence eut pour résultat qu’il fut envoyé 6 mois en prison. À la fin de sa peine, il fut extradé vers la France. Et comme le lien entre l’argent et le supposé trafic de stupéfiants ne fut pas établi, le gouvernement fut obligé de restituer la somme, plus les intérêts. Les autorités américaines considèrent que la mafia corse et Cosa Nostra ont beaucoup de similitudes. Aux États-Unis, Cosa-Nostra est divisée en 25 familles. Durant les années 1970, les autorités américaines dénombraient 15 familles mafieuses corses. Les plus connues étaient les Francisci, Orsini, Venturi, Lotti et Guerini. La mafia corse dispose comme sa cousine Cosa Nostra d’un code d’honneur. Ses membres doivent respecter la loi du silence, la parole donnée est considérée comme sacrée. À noter que les autorités françaises considéraient l’appellation « Union corse » comme un mythe créé par les Américains.

À la mort de Paul Carbone et François Spirito, le trafic international d’héroïne fut repris par les frères Guérini au milieu des années 1960.


Années 1970 et chute de la French Connection

Saisie de 20 kilos d’héroïne le 14 février 1973

En 1970, la consommation aux États-Unis d’héroïne était estimé à 49 tonnes. Le 23 septembre 1970, Richard Berdin, un trafiquant français, est arrêté à New-York, il attendait la réception d’une voiture contenant 90 kg d’héroïne pure. Berdin dénonça son réseau, constitué de 40 personnes, et bénéficia de la protection des témoins.

La French Connection chuta lorsque les autorités françaises arrêtèrent un certain nombre de trafiquants, à la suite des injonctions, le 17 juin 1971, de l’administration Nixon qui accusait les autorités françaises de laxisme voire de complaisance, la jeunesse française n’étant alors pas touchée par cette drogue.

Santo Trafficante Jr, Parrain de la famille de Tampa, en Floride, est soupçonné d’avoir joué un rôle dans le démantèlement de la French Connection en ayant fait jouer ses réseaux auprès de Richard Nixon. Il décréta la toxicomanie ennemie publique no 1, à la suite des 250 000 toxicomanes recensés et de la mort de 14 100 Américains par surdose aux États-Unis en 1970.

Fiche du FBI d’Urbain Giaume, un des parrains de le French, mort en 1981

Les autorités françaises se rendirent compte que la drogue était aussi distribuée en France. Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur de l’époque, décida de renforcer la coopération de la police française avec les agents du BNDD et d’allouer des crédits supplémentaire provenant des fonds secrets à la lutte contre les stupéfiants : 300 policiers furent affectés aux brigades des stupéfiants des cinquante sûretés urbaines dirigées par le commissaire François Le Mouël, successeur de Marcel Carrère à la tête de l’OCRTIS.

L’effectif de la brigade des stupéfiants de Marseille passa de 8 en 1969 à 77 en 1971 et plusieurs milliers de fonctionnaires furent formés à la lutte contre le trafic des stupéfiants. Les autorités américaines décidèrent de s’aider d’enregistrements vidéo dès les années 1960 et d’appliquer la loi du « repenti » qui consistait à alléger la peine de l’informateur si celui-ci collaborait et donnait toutes les informations sur les réseaux à sa connaissance. De plus, à l’issue de sa condamnation allégée, il bénéficiait d’une nouvelle identité.

Francis Le Belge

À la suite des pressions des États-Unis, le 29 juin 1972, le gouvernement turc accepta de stopper complètement sa production d’opium. L’action simultanée du BNDD américain, des dangerous drug et des autorités françaises permirent de saisir 50 kg d’héroïne à l’aéroport de Paris. Cette saisie permit d’arrêter deux trafiquants corses Jean-Baptiste Croce et Joseph Mari à Marseille. En février 1972, un sergent de l’armée américaine se vit offrir 96 000 $ pour passer en contrebande 109 kg d’héroïne, d’une valeur de 5 millions de dollars, par des trafiquants français. Le sergent les dénonça à son supérieur qui informa le Bureau of Narcotics and Dangerous Drugs (BNDD). Les investigations de ce dernier permirent l’arrestation de cinq hommes à New-York et de deux en France et la saisie de 120 kg d’héroïne. Le 29 février 1972, les douaniers français arraisonnent au large de Marseille le chalutier Caprice des temps, en partance pour Miami, et opèrent une saisie record de 425 kg d’héroïne. Ce trafic était orchestré par Jean-Claude Kella et Laurent Fiocconi avec l’argent de Francis le Belge. Saisie de 20 kilos d’héroïne le 14 février 1973 à Paris issue des réseaux de la French Connection. À l’extrême gauche, l’agent spécial Pierre A. Charette, suivi de l’agent spécial Kevin Finnerty et à l’extrême droite, le commissaire François Le Mouël, chef de l’OCRTIS de 1971 à 1981. Sur une période de 14 mois débutant en février 1972, six laboratoires majeurs de transformation de morphine-base en héroïne sont démantelés dans la banlieue de Marseille, le juge Michel envoyant derrière les barreaux un grand nombre de trafiquants. Le plus célèbre est celui découvert à Aubagne, connu sous le nom de « Labo Césari ». Les arrestations liées au stupéfiant montent en flèche, passant de 57 en 1970 à 3016 en 1972.

Une partie des investigations concernait l’équipe de Vincent Papa, incluant Anthony Loria Sr et Virgil Alessi. Ces deux poids lourds de la French Connection faisaient partie de la French aux États-Unis et de la famille Lucchese. Pour cela, des membres de cette famille avaient corrompu un grand nombre de policiers de la New York City Police Department. Même de nos jours, on n’est toujours pas arrivé à mesurer le degré de cette corruption.

Tuerie au Bar Le Tanagra à Marseille le 31 Mars 1973

Mais ce qui est sûr, c’est que ce sont des policiers en uniforme qui avaient accès aux saisies de plusieurs centaines de kilogrammes de drogue provenant de la French Connection, au 400 Broome Street. Les trafiquants les remplaçaient par de la farine de brioche. Le subterfuge fut découvert lorsque des policiers non-corrompus découvrirent des insectes mangeant les colis de fausse héroïne. Les autorités estimèrent que le vol avait pu s’élever à une valeur à la revente d’environ 70 millions de dollars. Certains gangsters furent condamnés à des peines de prison, dont Papa (Papa sera plus tard assassiné dans le pénitencier fédéral d’Atlanta, en Géorgie). Le témoignage de Frank Serpico devant la Commission Knapp de la DEA confirma les faits. En 1973, il y eut une saisie record de 95 kg d’héroïne d’une valeur de 3,8 millions de dollars. La French Connection aurait été financée par l’argent de la Carlingue par l’intermédiaire d’Auguste Ricord, agent de Lafont, arrêté en septembre 1972, jugé et condamné aux États-Unis. Cette rumeur de financement par l’argent de la carlingue (gestapo française, sise rue Lauriston) est démontée par Auguste le Breton, ami proche d’Auguste Ricord, à qui ce dernier a confié être sans le sou en arrivant en Amérique du Sud après son exil forcé de France du fait de son appartenance à la carlingue. L’action coordonnée des autorités américaines, françaises, canadiennes et italiennes permit le démantèlement de la French Connection. Le milieu français étant court-circuité, elle fut remplacée en 1974 par la Pizza Connection, la mafia sicilo-américaine ayant réimplanté ses laboratoires en Sicile.

Pour revenir au Tanagra, une tuerie s’y déroulera le 31 Mars 1973 faisant 4 morts dont Joseph Lomini, homme de Zampa. Lomini était suspecté d’avoir abattu Robert di Russo (un lieutenant de Francis le Belge) quelques jours avant l’épisode du Tanagra. Ce bar est alors un endroit d’assez triste réputation. En effet, en 1968, soit 5 ans plus tôt, une tuerie avait déjà fait 3 morts, le bar s’appelait alors le Rustique.


Filmographie

L’histoire de ce réseau a inspiré le film French Connection de William Friedkin (1971), qui a donné lieu à une suite, French Connection 2 (1975), réalisée par John Frankenheimer.

Dans le film American Gangster de Ridley Scott, les gangsters corses de la French Connection sont soupçonnés d’avoir tenté d’assassiner Frank Lucas, en raison de la concurrence qui leur était faite dans le trafic d’héroïne.

Le film Le Juge (1984) de Philippe Lefebvre est consacré au juge Michel.

Le film québécois Le Piège américain (2008) de Charles Binamé raconte la vie de Lucien Rivard (avec Rémi Girard dans le rôle titre) qui était de mèche avec la French Connection dans le traffic d’armes et de drogues aux États-Unis à partir de Cuba.

Un film relatif à la French Connection est sorti le 3 décembre 2014 ; intitulé La French, il a notamment pour têtes d’affiche Jean Dujardin et Gilles Lellouche ce dernier jouant le rôle de Tany Zampa.


SOURCES wikipedia French Connection
PHOTOS Archives non créditées & Affiche la French
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