Le ‘’Grand Arénas’’ de Marseille a été construit durant la première guerre pour accueillir les régiments coloniaux avant d’être envoyés au front. Le camp fut aussi occupé après le débarquement en 1944 par des régiments américains. Il a ensuite accueilli jusqu’en 1948, les travailleurs vietnamiens indépendantistes autogérés, mais aussi des gitans. Une fois le conflit vietnamien réglé, ont suivi les Algériens suspectés d’être membres du FLN, des militants politiques en lutte ouverte contre l’administration française. A partir de la Libération, le camp devint une « enclave Juive »…Marseille voit affluer des milliers d’hommes et de femmes qu’il faut abriter. Des juifs rescapés des camps d’Europe centrale ou venus du Maghreb, en quête de la Terre Promise…Dès 1947, la France en partenariat avec L’Agence Juive va permettre le transit sur son territoire d’immigrants venant de tous les pays, et de volontaires juifs et non juifs en partance pour la Palestine.
Les transitaires y séjournèrent quelques jours ou plusieurs années selon leur état de santé, leur situation, le regroupement familial ou les places des bateaux en partance. La vie quotidienne s’organisait autour des séance de lessive ou de cinéma, les fêtes juives, l’apprentissage de l’hébreu, ou encore l’animation des enfants…
L’entrée du camp, était située à l’angle de la Traverse de la Jarre et du Chemin de Sormiou (voir le plan d’époque dans l’onglet « Photos »). Ce terrain délimité en grande partie par un long mur abritait différents bâtiments en béton en forme de demi-tonneau imaginé par le célèbre architecte Fernand Pouillon…des logements de fortune très mal isolés contre le froid de l’hiver et la chaleur de l’été, sans électricité, ni eau courante. Le camp du Grand Arénas comprenait environ 80 bâtiments rudimentaires, répartis sur une surface avoisinant les 13 hectares, mesuraient 30,50 m de long, 6,50 m de large et 3,50 m de haut. Eleanor Roossevelt, l’épouse du Président des Etats-Unis visitera le camp en 1955 (voir la vidéo). Le camp cessera son activité vers la fin 1965, mais néanmoins, dans sa dernière année, il comptera encore régulièrement près de 7 500 transitaires. Les bulldozers raseront le camp dans les années 70.
Aujourd’hui, il ne reste plus aucunes traces de ce lieu de transit, effacées définitivement dans les années 80. D’anciens baraquements relookés par un artiste contemporain sont néanmoins encore visible au Musée de Herzliya en Israël. A découvrir une vidéo de l’INA de 2001 sur l’Histoire du Camp.