

L’île Maïre au fond
On peut en effet y voir des vestiges militaires ainsi que les restes d’une construction datant de l’époque où les ressources minérales de l’île étaient exploitées. Tout autour de l’île, des observatoires, en ruines, rappellent l’importance stratégique de sa position, au sud de la baie de Marseille et à l’est du golfe du Lion. L’île Maïre est accompagnée au large d’un îlot presque aussi haut (49 m) que large (100 m), et muni d’un phare à son sommet : l‘île Tiboulen de Maïre. Elle est aussi accompagnée de plusieurs autres îlots nommés Les Pharillons connus des amateurs de plongée sous-marine, avec un spot considéré comme l’un des plus spectaculaire de Marseille avec notamment l’épave du Liban, un paquebot qui a sombré en 1903 avec plus d’une centaine de passager et qui gît à 36 mètre de profondeur. Maïre n’est séparée du continent que par une étroite passe d’environ 80 mètres (Passage des Croisettes), dont le franchissement par les barques de pêcheurs ou de plaisanciers est délicat en raison de courants importants et de vagues mauvaises en cas de vent.

Vestiges militaires
Pour la même raison, passer à la nage du cap Croisette à l’île Maïre est interdit malgré la faible distance à parcourir. Faire le tour de l’île à la nage est réservé aux sportifs très expérimentés. Les navires quittant la baie de Marseille en direction de la Côte d’Azur, de la Corse ou de la Tunisie contournent le Cap, et passent au large de l’île et de son Tiboulen. Afin de découvrir le patrimoine militaire de l’île de Maïre et d’en connaître son histoire, la réalisatrice de web documentaires, Suzel Roche, sa partenaire Rosa Furet, et l’étudiante en master 2 chargée de recenser le patrimoine militaire de la Côte bleue à La Ciotat, Marina Sanchez, ont eu la chance de parcourir en 2017 l’île de Maïre avec quatre agents du Parc national et le président de l’Association des fortifications de Marseille et des Bouches-du-Rhône, Bernard Descales. Elles ont ainsi pu observer les vestiges du « cabanon des douanes », qui servait de caserne durant le XIXe siècle, le télémètre situé à 140 m d’altitude et le projecteur construit par la Marine française au début de la Seconde Guerre mondiale.
En 2018 sortait son passionnant web documentaire « archéologie d’une marge calcaire » à découvrir ici.
L’île Maïre a servi de décor notamment à la série Draculi & Gandolfi écrite et réalisée par Guillaume Sanjorge et produite par l’association Studio Phocéen. Chaque épisode dure environ 20 minutes et raconte une péripétie. La série met en scène des aventures humoristiques et médiévales. Les personnages viennent des châteaux, des chapelles, des villages oubliés et obéissent à sa majesté, le roi Gandolfi. A Marseille le tournage aura lieu également dans une carrière de pierre à Sormiou, dans le quartier des Goudes, sur l’île de Pomègues dans l’archipel du Frioul, à la vieille Charité, à L’abbaye Saint-Victor.
L’Île Maïre a aussi été peinte, notamment par le peintre Vincent Bioulès, qui en parle ainsi : « Pour moi, c’était un monde des mythes grecs… C’est l’île de Calypso, à la fois grandiose, fascinante, dangereuse, où rien ne pousse… C’est l’île des mythes méditerranéens, où l’homme va s’affronter, rencontrer le Minotaure ou une nymphe… Ce rocher dans sa solitude, c’est comme une énorme matière brute ; une sorte de météorite, qui serait tombée comme Zeus, qui jette l’Omphalos à Delphes en disant : voici le centre du monde. »
