La famille Olive posséda un temps la moitié de l’îlot de l’ancien Arsenal des Galères. Ils en revendirent plusieurs lots réalisant ainsi autour de 1850 une très juteuse opération immobilière. Quelques années plus tard, Camille Olive (1794- 1876), fils de Pascal, fit élever son propre hôtel sur l’emplacement de la modeste maison paternelle. Les travaux d’aménagement et d’embellissement, échelonnés tout au long du XIXe siècle, ont été conduits essentiellement par Camille, au 71 cours Bonaparte, actuel 49-51 Cours Puget. Pour loger les membres de sa famille, il fit bâtir probablement par le même architecte un second immeuble (au n° 57-61) qui affiche également son monogramme au-dessus des portes d’entrée. Au n°51, les pièces de réception sont décorées dans les différents styles du XIXe siècle, avec des corniches en stuc, des cheminées, des papiers peints, des parquets marquetés, et témoignent d’une recherche approfondie de luxe et de raffinement. A l’arrière du bâtiment, une grande terrasse s’orne d’une fontaine monumentale de style rocaille. Certains éléments de l’hôtel particulier sont protégés au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 2016 : Les façades et toitures ; la cour anglaise sur l’arrière et la passerelle qui l’enjambe ; le jardin suspendu en terrasse à hauteur du premier étage avec son ordonnance architecturale et sa fontaine.
A l’intérieur sont protégés, les deux vestibules d’entrée et cages d’escalier desservant respectivement le 49 et le 51 cours Pierre-Puget ; l’appartement du premier étage en totalité, avec ses basses offices et son petit appartement entresolé entre le premier et le deuxième étage. Une fois achevée la construction des immeubles du cours Bonaparte en 1865, Camille Olive se consacra la même année à la création de son fastueux tombeau mauresque au cimetière Saint-Pierre dont il confia le projet et la réalisation à l’architecte marseillais Pascal-Xavier Coste (Église Saint-Lazare, Église Saint-Joseph, Église de Saint-Barnabé, Église de Mazargues, Palais de la Bourse, Pavillons du cours Saint-Louis). Son tombeau est un mausolée en forme de chapelle dont la coupole, avec ses douze mètres de hauteur, n’a que peu de rivales dans la Grande allée du cimetière.
Les superbes étages accueillent les Salons de Camille, 300m² pouvant accueillir séminaires, cocktails, dîners de gala…Au rez-de-chaussée du n°49 changement d’ambiance ! On se trouve dans l’étonnante Librairie Tsundoku qui a ouvert ses portes à Marseille en juillet 2022. Spécialisée dans le manga, avec plus de 10.000 titres, le lieu, qui s’étale sur 300 m², propose de nombreuses activités (cours de dessin, de japonais et de cuisine, soirées animes, etc.). Le fond dévoile un dojo précédé d’une rue japonaise reconstituée. Le nom de la librairie « Tsundoku » est un mot japonais désignant « le fait d’acheter des livres sans les lire » comme un objet de déco…à visiter pour les amateurs du genre et les curieux pour le très bel aménagement de l’espace (une ancienne salle de fitness).