L’hôtel fut construit par l’architecte Pierre Marius Béranger pour le compte du riche négociant Victor Régis, 2 ans après Le Grand Hôtel de Marseille, son voisin, lui aussi bâti sur l’emplacement de l’ancien hôtel particulier de Jean-Baptiste Chabert est depuis devenu le Commissariat Central de la ville. Les deux établissements seront d’ailleurs réunis sous la même direction en 1956. Le superbe bâtiment propose un avant-corps central surmonté d’un fronton triangulaire sculpté. La façade est rythmée par l’alternance de frontons triangulaires et curvilignes. Son entrée est marquée par quatre colonnes cannelées. L’édifice comporte quatre étages sur rez-de-chaussée et entresol et dispose de vastes jardins. Le Grand Hôtel de Noailles proposait sur 6 étages plus de 300 chambres et salons et un restaurant réputé. L’hôtel offrait de belles prestations, telle la salle à manger privative de style provençal. Celle du premier étage se distinguait par sa décoration et la grande cheminée de marbre noir veiné de blanc de l’atelier de Jules Cantini. « Partout, dorures, riches étoffes, tapisseries aux reflets chatoyants, lampadaires artistiques, métal et or, dégageaient une extraordinaire impression de luxe ».
Beaucoup de célébrités françaises et étrangères du monde politique comme de la littérature, des arts ou du spectacle y ont séjourné. C’est là, que le 26 janvier 1866 Richard Wagner apprit le décès de son épouse, la cantatrice Minna Planer; une plaque, apposée sur la façade de l’hôtel, le rappelle. En janvier 1880, le duc d’Édimbourg le visite, en compagnie de son épouse, fille de l’Empereur de Russie.
Mais aussi Maupassant, en 1880, le prince Ali Khan, en 1909, le général Joffre et son épouse, en 1921 ; en 1938, Édouard Daladier et les participants du congrès du parti radical descendus dans cet hôtel assistèrent à l’incendie des Nouvelles Galeries, situées juste en face. De nombreux représentants du monde du spectacle y séjournèrent aussi dont Colette qui en fut cliente en 1909, alors qu’elle interprète Claudine à l’Alcazar. En octobre 1910, jouant « la pantomime » dans le même music-hall, elle se plaint à la marquise Mathilde de Morny, son amie très proche ! d’être «… très mal logée à Noailles» En 1935, l’Hôtel Noailles est racheté par une banque, la Société Générale, qui s’installe au rez-de-chaussée ; elle transforme la cour d’honneur en la recouvrant d’une verrière pour en faire son bureau de remises des chèques (3 500 m2). L’hôtel continue cependant de fonctionner jusqu’en 1979. Jean-Paul Belmondo a tourné en 1958 “Drôle de dimanche”, son premier film, à Marseille, avec un petit rôle, celui de Patrick, le trompettiste. Il descendait alors au Grand Hôtel Noailles, avec Arletty, Danièle Darrieux et Bourvil.
Entre 2009 et 2010, l’immeuble bénéficie d’un important chantier de ravalement de façade, ainsi que des travaux en 2019-2020. L’immeuble de bureau se nomme à présent Le Noailles et accueille toujours la Société Générale et des bureaux d’affaires. Le bailleur social Logirem lance au printemps 2022 les travaux de reconversion immobilière d’une aile de l’ancien Grand hôtel Noailles. En juin 2023, les locaux tertiaires, les bureaux d’une banque, seront transformés en 21 appartements locatifs sociaux.
SOURCES Wikipédia Noailles & vieux-marseille.com & Revue municipale Marseille – n° 201 – mai 2003 & francebleu.fr & Nouvelles Publications
PHOTOS Google Street View & bnppre.fr & Archives & Delcampe.net
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