Foire aux Santons de Marseille, depuis 1803

Place Général De Gaulle, 13001 Marseille
10650
Foire aux Santons de Marseille, depuis 1803
Arrondissement : 1er
foire-aux-santons-de-marseille-8221 ans ! C’est la plus ancienne foire aux santons de Provence, créée à Marseille en 1803. Elle réunit à chaque édition du 2ème week-end de novembre jusqu’à début janvier, plus d’une vingtaine de santonniers sur le Quai du Port près du Marché de Noël, de 10h à 19h (jusqu’à 20h le vendredi et samedi). De 2009 à 2017, l’événement se déroulait sur la Place Charles de Gaulle. L’édition 2020 devait un temps être annulée suite à la crise sanitaire du Covid après deux foires précédentes très perturbées par les mouvements des gilets jaunes…mais finalement elle ouvrira bien ses portes avec 18 exposants au lieu de 26. L’année 2021 signait le retour d’une foire un peu plus dans la normalité mais avec tout de même l’obligation du pass sanitaire. En 2023, le santon Bernard Tapie a fait son apparition après celui de Didier Raoult en 2021 ! La 222ème édition se tient du 16 novembre 2024 au 5 janvier 2025 de 10h à 19h avec 22 santonniers. L’inauguration a lieu le dimanche 17 novembre dès 10h30 au son des tambourins et en présence de groupes folkloriques, à l’issue de la messe des santonniers célébrée en provençal à l’église Saint Cannat les Précheurs.

La Foire est inaugurée le premier dimanche de son ouverture à 10h30 par une messe en provençal au sein de l’Eglise des Réformés. Tous les mercredi, samedi et dimanche un Atelier des Santonnier montre les différentes étapes de la création d’un santon et des animations et danses folkloriques sont également prévues sur toute la période de l’événement. Un label sous forme de panneau, crée par l’Association de la Foire au Santons et aux Crèches de Marseille atteste que le santonnier certifie que les santons, crèches et accessoires présentés sont fabriqués en Provence.

Histoire des santons

La tradition de la crèche de Noël trouve son origine au Moyen Âge. Une légende tenace veut que François d’Assise, dont la mère était originaire de Tarascon, ait créé en 1223 la première crèche vivante à Greccio alors que ces scènes étaient déjà jouées depuis plusieurs siècles par des comédiens dans les mystères de la Nativité sur les parvis des églises. Cette « crèche vivante » a donné naissance à une tradition qui s’est perpétuée, mais les « acteurs » ont été très largement remplacés par des personnages en bois, en cire, en carton pâte, en faïence et même en verre. Les premières crèches ressemblant à celles que nous connaissons font leur apparition dans les églises au xvie siècle. La première crèche connue fut celle créée à Marseille, en 1775, par un dénommé Laurent. Elle était constituée de mannequins articulés vêtus de costumes locaux. Pour y ajouter un brin d’exotisme, le créateur y avait placé des girafes, des rennes et des hippopotames. L’écrivain Jean-Paul Clébert, Prix littéraire de Provence, raconte :

« À l’époque du Concordat, Laurent montrait même un carrosse qui s’avançait vers l’étable ; le pape en descendait, suivi des cardinaux. Devant eux s’agenouillait toute la Sainte-Famille et le pape lui donnait sa bénédiction. Pendant l’adoration des bergers, un rideau se levait, dévoilant la mer sur laquelle voguait un bâtiment de guerre. Une salve d’artillerie saluait l’enfant Jésus qui, réveillé en sursaut, ouvrait les yeux, tressaillait et agitait les bras ».

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Foire aux santons à Marseille au milieu du XIXe siècle

Foire aux santons à Marseille au milieu du XIXe siècle

Après la Révolution française qui a entraîné la fermeture des églises et la suppression de la messe de minuit, les représentations publiques de la nativité furent discontinues. C’est alors qu’en Provence des petits personnages, les « santoun » ou « petits saints », ont été créés pour qu’une crèche de Noël puisse fleurir dans l’intimité du foyer de chaque famille provençale. En 1803, peu après le Concordat, la première foire aux santons fut inaugurée à Marseille. Elle s’y tient toujours, de fin novembre à début janvier chaque année, en haut de La Canebière, ou bien en bordure de la même artère sur la place de la Bourse. Outre les petits santons peints, on peut trouver à cette foire des « santons habillés », en costume traditionnel, chacun portant les insignes de son métier. On peut également y acquérir les accessoires permettant de confectionner le décor traditionnel de la crèche : étable, puits, pont, étoile, papier rocher, papier ciel, mousse fraîche pour imiter l’herbe, etc

Fabrication des santons

La Foire à l’époque de la Place du Général de Gaulle

Les premiers santons étaient confectionnés en mie de pain, mais petit à petit c’est l’argile rouge de Provence qui a été privilégiée pour la fabrication. Si les santons sont longtemps restés de fragiles créations en argile crue, la cuisson de l’argile s’est imposée un peu partout de nos jours. Le véritable santon de Provence, en argile non cuite, a été créé à Marseille par Jean-Louis Lagnel (1764-1822), il fut au début concurrencé par les santibelli, d’origine italienne et qui réalisés en plâtre étaient vendus autour des années 1830 par des marchands napolitains dans les rues du Vieux-Port. Il existe de nos jours une forte concentration d’ateliers de santons entre Marseille, Aubagne, Aix-en-Provence, Arles, les Bouches-du-Rhône en compte 62, ainsi que dans le Vaucluse avec 26 santonniers. Viennent ensuite le Var, avec 8, les Alpes-de-Haute-Provence avec 7 et les Alpes-Maritimes qui en comptabilisent 6 dans leur partie provençale.

Les santonniers passent par sept étapes pour réaliser un santon. Ils réalisent, tout d’abord, un modèle dans l’argile crue placé sur un socle qui fera partie du sujet.

Ensuite a lieu la fabrication du moule coulé en plâtre. Le moulage se fait en pressant un colombin d’argile fraîche dans une moitié du moule qui a été talqué. Après une pression à la main des deux parties, le surplus est ébarbé et le santon sorti du moule est mis à sécher. La dernière opération manuelle consiste en un ébarbage plus fin pour ôter toute trace de moulage. Puis le santon est remis à sécher avant d’être cuit dans un four à 800° C. L’ultime opération est la décoration qui se fait toujours à la main.

La fabrication des santons s’est diversifiée. « On en fabrique des grands de plus de 10 centimètres dont les bras sont collés après la cuisson et d’autres en fil de fer habillés de tissus dont seuls les mains et la tête sont en argile. La fabrication des santons qui sont habillés étaient à l’origine confiés à des familles qui confectionnaient leurs vêtements. »


SOURCES Wikipédia Santon de Provence
PHOTOS Véronique Pagnier & Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & ©Lamy OMTCM
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