Le Liban tente vainement un échouage entre les deux blocs rocheux au sud de l’île. L’accident cause la perte du bâtiment et la mort de près d’une centaine de passagers. Les secours s’organisent tant bien que mal notamment grâce aux barques de pêcheurs du port des Goudes, ainsi qu’à un navire en partance pour la Grèce, le Balkan, et au Rakocsy, un vapeur hongrois qui devait rejoindre l’Italie. Cependant ces secours de fortune sont insuffisants pour sauver l’ensemble des passagers pris de panique, tandis que le Liban sombre par l’avant. Qui plus est, cinq des six canots de sauvetage ne purent être mis à l’eau en raison du mauvais état des bossoirs. Le Liban sombre complètement 20 minutes seulement après le choc. Suite à la collision, le capitaine Arnaud, commandant de l’Insulaire, ordonne de quitter les lieux afin de sauver le bâtiment, dans lequel les brèches sont colmatées avec des matelas. Celui-ci parvient à rejoindre la Joliette, où il amarre vers 14 h. Le paquebot avait à son bord 43 personnes constituant l’équipage, 148 passagers titulaires d’un billet et un nombre indéfini de passagers. On estime que le drame a coûté la vie à environ une centaine de personnes ce qui en fait l’une des plus importantes catastrophes maritimes de Provence.
La compagnie Fraissinet, à laquelle le Liban appartenait, étant chargée du fret postal pour la Corse, le navire transportait également 27 sacs de courrier. Un certain nombre de passagers non équipés de billets étaient sur le pont en train d’être recensés quand la collision a eu lieu. La bâche qui les protégeait du soleil a malheureusement constitué un piège et les a empêchés de s’échapper. C’est pourquoi le nombre exact de victimes n’est pas connu avec certitude.
Ce paquebot en fer mesurait 91 m de long et 11 m de large. Il présentait un creux de 8 m et jaugeait 2308 tx. Le Liban était propulsé par une machine à vapeur de 2150 CV à triple expansion. Il avait trois mâts de charge et deux chaudières qui venaient d’être changées. La collision éleva diverses protestations : l’état des bateaux de passagers notamment, l’abandon des lieux par le capitaine Arnaud, et l’habitude des vapeurs à passer très près de la pointe du Tiboulen afin de gagner du temps, malgré les risques de collision et le danger constant pour les embarcations des pêcheurs locaux.
Plongée
Coordonnées : 43° 12′ 26″ N 5° 20′ 14″ E
Profondeur mini : 28 m
Profondeur maxi : 36 m
Le navire gît aujourd’hui sur sa quille. Il est un peu plus penché dans sa partie arrière et semble être en cours d’aplatissement. La proue encastrée dans les rochers se trouve à 32 m de fond. La poupe au plus profond repose à 36 m. L’épave à une hauteur de cinq à six mètres au dessus du fond.