

Les récifs avant immersion
La rade Sud de Marseille a été particulièrement impactée par les activités humaines. Pourtant, au-delà de 25m de profondeur, plusieurs indices témoignent de la présence passée d’un herbier de posidonies (plantes aquatiques ) vaste et bien implanté. La ville de Marseille a souhaité réhabiliter cette zone grâce à une opération innovante d’immersion de récifs artificiels.
Ce projet a un triple objectif :
– recréer un espace de production biologique via une approche écosystémique ;
– soutenir et développer l’activité économique de la zone côtière, notamment la pêche artisanale ;
– favoriser la continuité écologique entre les espaces rocheux environnants et le site.

27 300 m³ immergés
Les actions mises en œuvre
Depuis 2008, des récifs artificiels sont immergés en baie du Prado, entre les îles du Frioul et la corniche Kennedy. Il s’agit du plus grand site de récifs artificiels en Méditerranée et en Europe. 401 récifs artificiels de six types différents sont répartis sur une zone de 220 hectares, par 25 à 30 mètres de profondeur. Les récifs sont regroupés par zones, et connectés entre eux par des corridors écologiques eux aussi composés de récifs.
Ils se prolongent également vers l’extérieur de la zone jusqu’à des zones d’herbiers et de zones rocheuses peu profondes, afin de permettre la mobilité des juvéniles et la circulation des individus.

La zone d’emplacement
Une attention particulière a été portée à la diversification des formes de récifs afin de favoriser la biodiversité. Les modules ont également été éco-conçus. Un programme de suivi et de R&D a été mis en place sur cinq ans, et a démontré le succès de l’opération : augmentation de la diversité de 28 à 64 espèces en quatre ans, site devenu une zone de chasse pour un groupe de grands dauphins…
Un programme pédagogique a également été mis en place autour du site, en collaboration avec le centre municipal de sensibilisation au milieu marin. Un module de récif est exposé, visible depuis la route dans l’enceinte de la Base nautique du Roucas. En 2022, force est est de constater que l’objectif de repeupler une zone déserte a été rempli. Mais plusieurs voix s’élèvent alors contre cette technique de restauration écologique « à l’important bilan carbone« .
