Les thermes des Camoins, eaux guérisseuses de l’Antiquité à 2023

50 route de la Treille 13011 MARSEILLE
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Les thermes des Camoins, eaux guérisseuses de l’Antiquité à 2023
Arrondissement : 11ème
Site Internet : camoinslesbains.fr
Ce lieu de l’est marseillais est connu depuis l’Antiquité pour ses sources, mais elles ne furent guère exploitées. Au xixe siècle, différents propriétaires tenteront d’installer la première station avec baignoires, puis viendra l’installation d’un « pavillon des boues », vers 1811, année où le roi d’Espagne Charles IV, déchu et en exil à Marseille, viendra prendre les eaux de Camoins pour soigner sa goutte et ses rhumatismes. L’administration du département s’y intéresse et distribue de l’eau des thermes dans les hôpitaux de Marseille pour les personnes atteintes de maladie de peau. Le docteur Maxime Durand-Fardel (1815-1899) la définit comme une source d’eau sulfureuse calcique. Elle était vendue en pot d’une contenance d’un demi-litre dans les pharmacies, pour la somme de quatre sous. Les indigents la recevaient gratuitement, ainsi que les gens qui venaient le boire sur place. On l’appelait Aqua Cambresiana du nom du marquis de Cambrai, propriétaire des terres, qui passeront à son neveu, M. d’Heureux. Mais affaiblis par trois ans de Covid puis par la hausse des prix de l’énergie, les thermes de Camoins-les-Bains, créés en 1862, cessent leurs soins le 26 avril 2023…retour sur son histoire.

En 1839, le chevalier Alphonse Louis Joseph d’Heureux, commissaire de la Marine et nouveau propriétaire, installe ici une maison de santé prenant pour enseigne « Les Bains impériaux des Camoins ». Il y installe un « pavillon des boues » et transforme le vieux château en hôtel-restaurant à l’enseigne de l’hôtel de Cambrai, entouré d’un grand parc arboré avec des plans d’eau ou s’ébattent cygnes et canards. Il fait restaurer la chapelle qui est rendu au culte par Mgr Eugène de Mazenod. En 1847, Alphonse de Lamartine et son épouse viennent prendre les eaux. En 1860, Napoléon III, qui se trouve à Marseille pour inaugurer le palais de la Bourse, crée l’année suivante une commission chargée d’analyser les eaux de Camoins. Les résultats l’amènent à signer le décret du 17 novembre 1862, reconnaissant cette source d’utilité publique.

La concurrence va voir le jour avec l’ouverture en 1875 de la station thermale du Roucas Blanc sur le site d’une source minérale salée, par M. Calvo. L’établissement périclitera rapidement. Les travaux ne sont pas en reste aux Camoins : cabines de douches, salles de repos, décor dans un style gothique. La station devient connue. Elle est reliée par un omnibus qui fait la navette entre la gare Saint-Charles et la station thermale qui devient la propriété d’un parent du peintre Félix Ziem, qui la transmet à un autre membre de la famille, Armand Duplessis, qui va mener d’importants travaux de réaménagement des lieux, non seulement au niveau de la décoration mais sur le plan technique, faisant rehausser de plusieurs mètres le niveau de sortie de la source afin de bénéficier de la gravitation pour sa distribution. Des baignoires en marbre équipent les cabines se trouvant dans la galerie du bâtiment central.

Du fait de ces travaux, on ne pouvait plus boire gratuitement à la source qui était inaccessible. Puis le 13 octobre 1907, le tramway dessert Camoins. La Première Guerre mondiale éclatant, l’établissement est réquisitionné et se transforme en hôpital militaire. En 1926, Armand Duplessis revend l’établissement à M. Colgate de la famille de William Colgate, qui laissera la gestion à une société d’investissements dont son épouse est actionnaire. L’objectif de cette société est de remplacer l’hôtel de Cambrai par un grand hôtel de luxe de cinquante chambres. Le succès escompté de l’hôtel n’aura pas lieu, mais à la suite des nouvelles installations de soins concernant le traitement des voies respiratoires, ceux-ci verront leur nombre de curistes augmenter, devenant plus nombreux que ceux de la rhumatologie.

En 1932, le nom du village des Camoins devient officiellement « Camoins-les-Bains ». Sa population s’élève à 3 125 habitants en 1931 (395 habitants en 1876 et 361 en 1901). L’hôtel abritera les équipes cinématographiques de Marcel Pagnol, venues filmer les collines que le cinéaste affectionne. Des vues du parc figurent dans son film La Fille du puisatier (1940). Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les lieux redeviennent un hôpital militaire, puis les Allemands y installent également un quartier général de la Wehrmacht. Ensuite les Américains y installent leur soutien logistique jusqu’à la fin des hostilités. Le véritable essor viendra après la Seconde Guerre mondiale.

En 1947, M. Rambaudy et son gendre M. Masse rouvrent la station thermale après réaménagements. Les nouveaux propriétaires revoient les salles de repos, les installations ainsi que le parc, et établissent une navette de cars reliant le centre de Marseille à la station thermale. La recherche médicale ayant fait de grands progrès, des perfectionnement sont apportés aux installations existantes et d’autres sont mises en place (salle de brouillard collectif, piscine avec eau chaude). La famille Aubert, au travers de sa société qu’elle a constituée pour exploiter les thermes, acquiert la station en 1978. En 2018, elle devient la propriété de la Société SOCOMA qui la rénove. La gestion en revient à la Société nouvelle des thermes de Camoins-les-Bains. La population avoisine les 7 500 habitants. L’école du village a deux classes et une maternelle.

La Ville de Marseille a adhéré par délibération du conseil municipal du 30 juin 2008 à l’Association des villes thermales. Elle totalisait la même année 61 000 journées de curistes, soit 311 000 soins. Elle est ouverte du 1er mars au 4 décembre. Propriété de l’eau : L’eau de la source jaillit en abondance sans jamais tarir, d’un repli de terrain, au fond duquel coule la Campourière (Carponière). Elle se charge en sulfate de calcium, sulfure et barégine en descendant du massif de Ruissatel où elle traverse de très anciennes roches calcaires en plaquettes du Stampien. La stabilité de tous ces éléments organo-minéraux, indispensable à l’action curative, est une garantie d’efficacité dans le temps. Son appellation vernaculaire est « organol’aïgou doòu Buèn Diou » (« l’eau du Bon Dieu »). Son débit est de 350 m3 par jour. Le suivi de la qualité sanitaire de l’eau et le contrôle de la désinfection de l’établissement est fait en partenariat avec le Groupe des Eaux de Marseille….mais ça c’était avant…en effet affaiblis par trois ans de Covid puis par la hausse des prix de l’énergie, les thermes de Camoins-les-Bains, créés en 1862, cessent leurs soins le 26 avril 2023.


SOURCES wikipedia Les Camoins & France 3
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com
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