

Le Chalet Restaurant Les Grottes Monnard, départ des visites, aujourd’hui disparu
Après sa découverte on n’avait jamais pensé à les rendre visitables, mais lorsqu’en 1888, exploitant une carrière de pierre à bâtir, les ouvriers mirent à jour une cavité faisant communiquer les diverses salles. Cette nouvelle galerie les a rendues parfaitement explorables, de plus des améliorations rendent la visite facile et sans aucun danger. Ces grottes portent le nom de leur propriétaire et se divisent en trois groupes distincts : du Commandeur, de Saint Julien et les Grottes Centrales (ou de la Marionne). Il est alors construit à l’époque le Chalet Restaurant « Aux Grottes Monnard » tenue par Mr Moutet au 4 chemins des Olives. L’établissement au delà de sa cuisine « Bourgeoise » et ses « pique-nique champêtre » proposait en une heure la visite des grottes.
La visite était présenté comme une véritable excursion en famille.

L’ancienne entrée des Grottes
Il était recommandé de ne pas porter de couleurs claires, des costumes spéciaux étaient d’ailleurs mis à la location pour la visite. L’intérieur des grottes était qualifié de chaud, la température y serait entre 3 à 10° plus élevée qu’à l’extérieur. On trouvait au chalet des Grottes Monnard des torches, bougies, bougeoirs, fils de magnésium, artifices, feux de bengale…mais une partie des grottes ont ensuite été éclairées par le gaz acétylène. On pouvait apercevoir à l’époque à la droite du chalet Monnard, un petit assemblage de rocailles terminé par une porte en fer de 2 mètres carrés fermant l’entrée des grottes (cf photo >). Le vestibule est nommé l’antichambre des chauve-souris et c’est là que s’organisaient les groupes en vue de la descente. En quinze marche brusques on a franchi le colimaçon, et l’on se trouvait en présence de trois bifurcations. La première à droite mettait en contact les visiteurs avec le coin des stalactites naines. Plus à droite l’Entrée du Labyrinthe, vaste dédale de salles et de pochettes.

Le Canal de Marseille traversant la grotte via un souterrain de plus d’1km
La deuxième bifurcation débutait par le Trou du Chat et la Grotte des Olives garnie de stalactites noires. On arrivait alors sur le Four Original et la descente de Rompe-Cul et la Salle de Cristal, qualifiée de « véritable féerie de stalactites en choux-fleurs, d’une blancheur immaculée ». La troisième bifurcation amenait le visiteur vers la Salle des Champignons où se trouvait la statuette de Notre Dame des Grottes. On y faisait à une époque la culture de champignons parisiens. On arrivait ensuite au Défilé des Canard et enfin la Grande Rotonde à côté du Canal de Marseille…un point qui se situait à 25 mètres sous le Chalet. Le chemin se poursuivait sur le Trou du Diable et la Descente Infernale à près de 60 mètres de profondeur emmenant à la Salle Royale et ses 220 mètres de circuit, et son lac d’une profondeur de 3 à 6 mètres d’une pureté cristalline, excellente à la consommation et chargé en magnésium. La visite se terminait par la remontée par l’Echelle de Pluton et le Passage du Coude qui passait sous le Canal…c’est à cet endroit là que fut extraite une tête de cheval de l’âge quaternaire qui figure au Muséum d’Histoire Naturelle ainsi qu’une tête d’éléphant…Le Défilé des Canards concluait la visite…
Je n’ai pu trouver plus d’information sur la date de fin de cette attraction et du restaurant mais elle doit coïncider avec le rachat du lac par la Brasserie Phénix.
Le lac, une source d’alimentation en eau pour la Brasserie Phénix

La galerie Phénix
Quelques années après sa fondation en 1881, la Brasserie Phénix a acquis la belle propriété « La jouvène », car on avait découvert, dans l’immense parc qui entoure la maison du maître, de nombreuses sources. L’eau est maintenant amenée à l’usine par des conduites souterraines implanté à une profondeur variant de 5,50 à 49 mètres…on l’appelait la Galerie Phénix. Plus tard, lorsque la production a pris une grande envergure, ses dirigeants, soucieux de mettre la Brasserie de bière à tout jamais à l’abri du besoin d’eau, ont acquis Le lac des Grottes Monnard avec son débit de 50 à 60 m3 à l’heure…Ce plan d’eau alimentait également les Grands Moulins Maurel, spécialisé dans la farine et semoule, dont la production a cessé en novembre 2013. Les lieux sont accessibles par plusieurs entrées réglementées dont certaines aujourd’hui obstrués à cause d’éboulements.
La galerie souterraine acheminera l’eau à la Brasserie jusqu’en 1970. Une de ses trappes d’accès, réglementée, se trouve au 180 route des 3 Lucs à la Valentine. Une action en justice de 1993 a été intenté pour que le canal souterrain et la source tombent dans le domaine public, mais la Société Française de Brasserie propriétaire et à l’origine des installations à conservé l’ensemble en remportant le procès mais sans vraiment savoir quel est l’intérêt pour la société de garder ce bien, sans l’utiliser.
