La grotte comporte plus de 200 figurations pariétales correspondant à deux phases d’occupation, l’une gravettienne et l’autre épigravettienne ou solutréenne. Son entrée est aujourd’hui à 37 m sous le niveau de l’eau. Elle porte le nom d’Henri Cosquer, le plongeur qui l’a signalée en 1991. Avec plusieurs autres cavités de ce même secteur sensible du massif des calanques, dont la grotte de la Triperie, la grotte du Figuier et la grotte du Renard, elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 2 septembre 1992.
Histoire de la découverte
Henri Cosquer, scaphandrier professionnel à Cassis, découvrit l’entrée de la grotte en 1985. Il l’explora progressivement et la visita à plusieurs reprises.
Après la mort accidentelle de trois plongeurs dans le couloir d’accès, il déclara la grotte au Quartier des affaires maritimes de Marseille le 3 septembre 1991.
Le dossier fut transmis à la Direction des recherches archéologiques sous-marines (DRASM) puis au Service régional de l’archéologie dépendant du Ministère de la Culture. Une expertise eut lieu du 18 au 20 septembre, avec le concours du navire de la DRASM, l’Archéonaute.
Elle fut conduite notamment par Jean Courtin, préhistorien et plongeur confirmé, et par Jean Clottes, spécialiste de l’art pariétal. La grotte n’est pas ouverte au public et son entrée a été barrée par des blocs de béton afin de la préserver et de prévenir les accidents. En juin 1992, une nouvelle mission permit notamment le tournage d’un film Le Secret de la grotte Cosquer.
En 2002 et 2003, une autorisation pour une opération de recherche et d’inventaire fut accordée à Luc Vanrell.
Description de la cavité
Il y a 20 000 ans, lors de la dernière glaciation, une grande quantité d’eau était mobilisée sous forme de calottes glaciaires et le niveau de la mer était de cent dix à cent vingt mètres plus bas qu’aujourd’hui. Le rivage de la Méditerranée se situait alors à plusieurs kilomètres de l’emplacement de la grotte. Lorsque le niveau de la mer s’est élevé progressivement au début de l’Holocène, l’entrée de la grotte a été submergée. La grotte n’est aujourd’hui accessible que par un tunnel long de 175 mètres, dont l’entrée se trouve à 37 mètres au-dessous du niveau actuel de la mer.
Elle comporte plusieurs parties :
Les parties émergées :
La Salle Nord,
La Grande Salle,
La « Plage »,
L’Arche,
Le Chaos,
La Salle du Félin
Les parties immergées, en tout ou en partie :
Le Petit Puits noyé,
La Salle Basse,
Le Grand Puits noyé,
La Galerie d’accès.
L’art de la Grotte Cosquer
Cette grotte abrite plusieurs dizaines d’œuvres peintes et gravées du Paléolithique supérieur. Ces œuvres correspondent à deux phases d’occupation distinctes :
une phase ancienne comportant des mains négatives et des tracés digitaux, datant d’environ – 27 000 ans BP (Gravettien). La grotte compte 65 mains négatives, 44 noires et 21 rouges, réalisées par la technique du pochoir. Une phase plus récente comportant des signes ainsi que des peintures et des gravures figuratives essentiellement animales, datant d’environ – 19 000 ans BP (Solutréen ou Épigravettien).
Les animaux figurés durant cette deuxième phase sont classiques pour la plupart : les chevaux sont les animaux les plus représentés avec 63 spécimens, suivis de 28 bouquetins, 17 cervidés, 10 bisons et 7 aurochs. On note aussi la présence originale de 16 animaux marins, comme 9 phoques, 3 grand pingouins, des méduses, des poissons ou des cétacés.
En tout, 177 animaux ont été recensés. Une gravure a été interprétée comme une représentation du thème de l’« homme blessé ». De très nombreux signes (216) dont huit représentations sexuelles (2 masculins et 6 féminins) complètent cet inventaire.
Une porte blindée installée en mai 2015
Selon le journal La Provence, « Plusieurs tentatives d’intrusion ayant été constatées au cours de ces dernières années, les services patrimoniaux du ministère de la Culture et de la Communication en charge de la préservation de la grotte Cosquer ont décidé de recourir aux grands moyens pour protéger ce joyau immergé de l’art pariétal.
Posé en toute discrétion dans le courant du mois de mai (2015), en lieu et place de la pyramide de blocs de béton qui avait été installée sous le porche d’entrée, un portail en acier inox de près de 800 kg interdit désormais l’accès de la cavité, classée monument historique ». Lire l’article complet de la Provence
La réplique de la grotte Cosquer au au sein de la Villa Méditerranée
En mai 2011, vingt ans après la découverte officielle de la grotte Cosquer, le conseil municipal de Marseille indiquait sa volonté d’en reproduire une réplique et de l’installer à terme au Fort d’Entrecasteaux. On parlait alors d’une copie conforme, de cinquante mètres de long pour vingt de large et dix de haut, dans une galerie creusée par l’armée allemande sous le Fort d’Entrecasteaux. Le principe d’une délégation de service public a donc été ouvert pour une durée de trente ans. En décembre 2016, le sujet revient dans l’actualité…la réplique de la Grotte Cosquer devait être le projet retenu par la région si le Parlement Méditerranéen ne s’installait pas avant le 15 février 2017 au sein de la Villa Méditerranée. C’est finalement dès le 5 janvier 2017 que l’annonce est faîtes par Christian Estrosi, bien avant la fin de l’ultimatum lancé à Michel Vauzelle, que le projet de réplique sera bel et bien mis en place.
Mais quelques jours après coup de théâtre lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à l’Assemblée nationale le 11 janvier 2017, Michel Vauzelle, vice-président de l’Assemblée parlementaire de la Méditerranée a annoncé en présence d’élus et de journalistes la décision du Bureau de cette même assemblée de transférer son siège de Malte à Marseille au cœur de la Villa Méditerranée…un transfert qui n’aura finalement pas lieu, maintenant le projet de reconstitution de la Grotte et son ouverture le 4 juin 2022.