Les Camoins, le quartier des bains

Les Camoins, 13011 Marseille
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Les Camoins, le quartier des bains
Arrondissement : 11ème
En 1359, le propriétaire de la ferme de Pied Forcat, était un nommé Bertrand de Bouc, puis Béranger de Jérusalem. La légende de la fondation du village dit que le fondateur de ce village qui portait autrefois le nom de Puyforcat, ou Pied Forçat, était un moine défroqué de la congrégation des Dominicains. Mais cette légende est fausse et ne repose sur aucune documentation concrète. Assez éloigné de Marseille (12,8 km du centre-ville) dominant la vallée de l’Huveaune, à 112 m d’altitude, le lieu fut choisi par Jean Camoin qui s’y installe avec son épouse Jeanne Cortier, en y louant la ferme du lieu aux frères Prêcheurs par bail du 30 octobre 1447.

Il est obligé de reconstruire les bâtiments en ruines. Sa maison aura quatre cannes de largeur sur une hauteur identique, faite de chaux et sable, dans les sept ans à venir, selon les termes du bail. En 1453, il passe reconnaissance de propriété et il s’engage à payer la cense de deux émines de blé au religieux. Son testament du 01 octobre 1456 permet de connaître ses nombreux héritiers — on lui connait cinq fils vivants, deux filles, et dix petits-enfants — qui se partageront en 1471 des terres sur un territoire allant d’Allauch, du côté du Garlaban à Aubagne, avec une partie de ce qui est aujourd’hui La Penne-sur-Huveaune et jusqu’à La Valentine.

Son testament nous apprend aussi qu’il est originaire de Ully-Saint-Georges, dans l’Oise.

Les parents de sa seule épouse, Jeanne Cortier, sont totalement inconnus. Le village comptant 150 paroissiens, il fut décidé en 1530 de construire une église qui ne sera paroissiale qu’en 1843. En 1575, l’évêque de Marseille Frédéric Ragueneau étant sollicité par le roi, il fait un don de deux millions à son souverain pour combattre le protestantisme, mais doit vendre une partie de la haute, moyenne et basse justice de la seigneurie de Saint-Marcel, dont Camoins faisait partie. Pierre Huc sera le nouveau seigneur de Camoins qui sera de nouveau réuni rapidement à Saint-Marcel. La Ligue, en 1593, apportera son lot de misères : le duc d’Épernon, qui commandait la Ligue royale à Aubagne, réclama mille écus aux villageois de Camoins. Le 29 mai 1647, Étienne de Puget, évêque de Marseille, vend à la commune à la seigneurie de Saint-Marcel, afin de trouver des fonds pour construire le palais épiscopal.

En 1676, un nouveau propriétaire du domaine, Pierre de Porry, succède à François Compian. Le domaine prendra alors le nom de Porporeras et autres graphies en remplacement de la Coupianne. Au décès de Pierre de Porry en 1720, le domaine revient à un de ses neveux, Henry de Cambrai et devient La Cambrette. Elle ne sortira de la famille qu’au xixe siècle. Au xviie siècle, le hameau est devenu un village, avec plus de 600 habitants. La peste de 1720 enlève une soixantaine de personnes au village qui compte alors environ 500 habitants. En 1793, l’église est transformée en temple de la Raison. L’église qui avait été reconstruite en 1734, fut modifiée pour cause de salubrité entre 1888 et 1894, avec ouverture de fenêtres, restauration des façades et du clocher. En 1818, le village compte 551 habitants. Au xixe siècle, le passage d’une branche du canal de Marseille va permettre le développement de l’agriculture, avec des plantations d’arbres fruitiers (pommiers, cerisiers, poiriers), des céréales et de la vigne.

La chapelle des Pénitents blancs du Saint-Esprit date du début du xviie siècle dans un style mélangeant le roman et le style Renaissance. Cette confrérie chantait les offices et participait à la célébration des fêtes. De 1817 à 1878, cette confrérie et son chœur de grande renommée va animer toutes les grandes processions de Marseille. Ses membres animeront la consécration du sanctuaire de Notre-Dame de la Garde en 1864. Le village possède une clinique, la clinique Saint-Bruno, une clinique psychiatrique, ainsi qu’une maison de retraite. Les Camoins est connu depuis l’Antiquité pour ses sources, mais elles ne furent guère exploitées. Au xixe siècle, différents propriétaires tenteront d’installer la première station avec baignoires, puis viendra l’installation d’un « pavillon des boues », vers 1811, année où le roi d’Espagne Charles IV, déchu et en exil à Marseille, viendra prendre les eaux de Camoins pour soigner sa goutte et ses rhumatismes.

L’administration du département s’y intéresse et distribue de l’eau des thermes dans les hôpitaux de Marseille pour les personnes atteintes de maladie de peau. Le docteur Maxime Durand-Fardel (1815-1899) la définit comme une source d’eau sulfureuse calcique6. Elle était vendue en pot d’une contenance d’un demi-litre dans les pharmacies, pour la somme de quatre sous. Les indigents la recevaient gratuitement, ainsi que les gens qui venaient le boire sur place. On l’appelait Aqua Cambresiana du nom du marquis de Cambrai, propriétaire des terres, qui passeront à son neveu, M. d’Heureux. En 1839, le chevalier Alphonse Louis Joseph d’Heureux, commissaire de la Marine et nouveau propriétaire, y installe une maison de santé prenant pour enseigne « Les Bains impériaux des Camoins ». Découvrir la fiche sur les Thermes des Camoins.

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SOURCES wikipedia Les Camoins
PHOTOS Dominique Milherou Tourisme-Marseille.com & Archives & Les Thermes des Camoins
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