Le charme des lieux vient notamment de son enclavement au cœur d’une ancienne calanque à 71 marches en contrebas de son pont en béton armé voûté constitué en pierres maçonnées formant trois arches en plein cintre de 17 m de haut et 100 grades de biais. Le pont enjambe aujourd’hui le port sur une longueur de 60 mètres. Il fut bâti au vers 1863, lors de la construction de la corniche du Président-John-Fitzgerald-Kennedy par l’architecte Montricher, à qui l’on doit le monumental aqueduc de Roquefavour. L’anse a été barrée lors de la construction des fondations afin de la maintenir au sec. Le Vallon des Auffes est caché en contrebas de la corniche. Un des symboles pour le repérer est érigé en hauteur. En 1927, le président de la République française Gaston Doumergue inaugure le monument aux morts de l’Armée d’Orient et des terres lointaines (ou Marseille Porte d’Orient) sur une esplanade à l’entrée du vallon des Auffes, une sculpture allégorique en bronze de 5 m de haut représentant « La Victoire » (les bras tendus vers le ciel, dos à la Méditerranée) sous une porte d’environ 15 de haut, encadrée par des soldats de la Première Guerre mondiale. Une œuvre classée monument historique le 23 juillet 2009.
Deux charmants escaliers permettent d’accéder au Vallon ainsi deux voies, la bien nommée « rue du Vallon » et l' »avenue Edmond Oraison » du nom du créateur du lotissement « Chalets de Nice » imaginé autour du port. Cette rue se nommait d’ailleurs jusqu’en 1938 « l’avenue des Chalets de Nice ».
Le Vallon des Auffes dont les premiers occupants au XIXe siècle étaient des pêcheurs italiens déplacés ici depuis l’anse du Pharo, inspire aujourd’hui les promeneurs, les baigneurs, les gourmands mais aussi les écrivains et les réalisateurs. Jean Bazal, journaliste spécialiste du milieu marseillais et auteur français de roman policier et roman d’espionnage, réside (ou a résidé) au vallon des Auffes. Il a écrit entre autres Le Vallon des Auffes : Mon village à 71 marches de Marseille. L’action du livre Le Lessiveur de 2009 de Franz-Olivier Giesbert, se situe également à Marseille dans le petit port. Quelques scènes de films et séries de télévision ont aussi été tournées au Vallon, dont French Connection en 1971 signé William Friedkin. En 2008 Trahison, de Jeffrey Nachmanoff. En 2004 Zodiaque, de Claude-Michel Rome (feuilleton télévisé). En 2009, L’Immortel, de Richard Berry. En 2018 au cinéma « Taxi 5 » , de Franck Gastambide. Et en 2020 sur Netflix : « Bronx », d’Olivier Marchal.
Le Vallon est également très populaire depuis plus d’un siècle pour les nombreux restaurants de qualité qu’il héberge, tels que Fonfon depuis 1947 (anciennement le Bar du Vallon), Chez Jeannot, Viaghji Di Fonfon, ou encore l’Epuisette qui fait partie des tables les plus cotées de la ville. A proximité, en haut des 71 marches on trouve également le japonais « Tabi – Ippei Uemura » ou encore le célèbre Bistrot Plage établi en 1866, 3 ans après la création de la Corniche.
Pour revenir et conclure sur la fameuse carte postale aux deux facettes, vous serez certainement choqué par la présence en arrière plan, à gauche de la perspective de la Bonne Mère, de deux hideuses barres d’immeubles de 500 appartements baptisée « La Grande Corniche », construite en 1963 par Louis Olmeta à qui l’on doit également les barres iconiques du Roy d’Espagne. L’une d’elle affiche 22 étages et 69 mètres de haut ! Un véritable désastre architectural sur un site au charme authentique qui avait été jusque là préservé.
Selon le quotidien La Marseillaise « les habitants du quartier incriminent les administrations et particulièrement la municipalité qui ont donné les autorisations jugées préjudiciables aux habitants, au site de renom. Avec le soutien du Parti communiste, ils demandent une modification du projet. On parle de « l’affaire du Vallon des Auffes ». Le projet datant de 1956, la population en aura connaissance après les élections municipales de 1959« .