![Cité des Créneaux, 1976-2013, fin d’une époque](https://tourisme-marseille.com/wp-content/uploads/2025/01/cite-des-creneaux-1976-2013-fin-d-une-epoque-aygalades-marseille-1.jpg)
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2011, démolition du bâtiment C, photo du blog les-creneaux-marseille15.blogspot.com
« C’est ici que l’on faisait les fêtes du quartier des Créneaux » pouvait t’on lire sur l’un des derniers murets encore en place suite au dynamitage…en effet dans un article de la Provence on pouvait lire que « résumer les Créneaux à ces faits, ce sera effacer des dizaines de vies, le bonheur derrière les murs. « Aujourd’hui, nous sommes éparpillés dans diverses cités et résidences, raconte Louisa Hout relogée dans les toutes proches Terrasses des Vergers. Toujours dans les quartiers Nord. Mais, nous nous retrouvons pour les mariages, les naissances. Nous avons construit des liens très forts aux Créneaux et ils demeurent. » Sa famille y a passé vingt-huit ans et sa mère, Zoubida Djelouli, a mobilisé les locataires dans une association comme elle le fait aujourd’hui aux Terrasses des Vergers. « J’y suis née comme quatre de mes frères et soeurs. Les Créneaux, pour moi, c’était une cité de partage, de solidarité, reprend Louisa, vacataire à la mairie de secteur. Je me souviens des fêtes, des guinguettes, des expositions. Et nous nous savions aussi nous défendre comme lorsqu’on parlait de nous comme du centre du trafic de drogue. » Le sentiment d’appartenance était tel ici qu’un livre l’a retracé, écrit par Nora Mekmouche« .
« On a pleuré, on a dansé. On a vu grandir nos enfants. Il y a eu du bon et du mauvais. Je venais de Lozère à la fin des années 1970 et malgré l’autoroute proche, on était à la campagne. Presque pas de circulation, les petits ne risquaient pas de se faire écraser. Et puis, il fallait montrer patte blanche pour avoir un appartement aux Créneaux ».
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Le site en 2023
Un véritable gâchis pour les habitants du coin. « Tout n’était pas rose, mais il y avait ici une vraie vie de quartier, raconte ainsi Nordine, qui réside à quelques mètres de l’ancienne cité. Autour de discussions et jeux de boules, on a créé de vrais liens et je vois toujours des amis des Créneaux, relogés à la Calade ou à la Viste. » Juste en face, depuis son logement de gardien d’entreprise, Akli ne dit pas autre chose. Des Créneaux, où il a vécu 25 ans, il ne garde que de doux souvenirs. « On était bien, on se connaissait tous. J’aimerais qu’ils construisent de petites maisons ici. Regardez maintenant, lance-t-il, pointant le terrain du menton. Il n’y a plus de vie, plus qu’une décharge sauvage. »
La Logirem a ainsi transféré la propriété du terrain de l’assiette des Créneaux à la Ville de Marseille, qui devait en assurer l’aménagement, afin de redynamiser le quartier…mais finalement aux dernières nouvelles pas de zone d’activité, ni terrains de sport mais l’extension du cimetière des Créneaux en 2025.
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