
En se rendant sur les terres de Gardanne on découvre deux étranges formes coniques…les terrils de Biver, appelés encore des Molx ou de Collevieille, dont le plus grand est le point culminant de la commune, à 380 mètres. Ils ont été créés de toutes pièces à partir de 1950, avec les pierres de mine extraites des tailles du Puits Gérard. Ces « stériles », des rejets de la mine de lignite de Gardanne étaient montés sur le sommet par un téléphérique depuis la gare de triage. On y trouve beaucoup de petits coquillages fossiles. Ces deux amas de cailloux représentent un signal fort dans le paysage et racontent une histoire géologique, politique, économique, sociologique. En 2003, Gardanne voyait en effet fermer sa dernière mine de charbon, entraînant un traumatisme profond dans la mémoire des habitants, mais laissant ainsi la place à une nouvelle aventure technologique avec la Centrale thermique de Provence….

Terrils du bassin minier de Provence (en rouge)
Selon le magazine Energies de la Ville de gardanne, la croix qui surplombait le plus grand terril a été installée il y a une vingtaine d’années en souvenir de Fabien Carignano, le fils d’un mineur tué dans un accident de moto. C’est un jeune curé de Biver qui, avec des amis du disparu, a eu l’idée de cette croix que les intempéries ont fait tomber. En face, dans le prolongement de la colline des Frères, le terril de Saint Pierre se fait plus discret. Il est plus ancien, son exploitation s’étant terminée au début du siècle. Mais le plus vieux, celui qui se fond maintenant dans le paysage au point de n’être connu que par les riverains. Les terrils de Biver disparaîtront ils un jour ? la question a été posée à l’époque et la réponse est non, en Provence les terrils ne sont pas supprimés. Y toucher serait d’ailleurs dangereux…quand le stade Saint-Pierre a été agrandi, sur le terril du même nom, il a fallu prendre beaucoup de précautions. Il faut éviter que de l’air ne s’infiltre à l’intérieur et provoque une combustion. Le terril de Collevieille intéressait les ciments Lafarge, mais ils n’ont pas pu l’acheter aux Houillères.
