Réalisé en à peine un an malgré d’énormes travaux, le Château des Fleurs et son coût pharaonique a nécessité la constitution d’une société par actions. Si les premiers actionnaires faisaient partie de la bourgeoisie marseillaise, par la suite le projet draina jusqu’à 2.000 actionnaires, probablement attirés par la gratuité offerte à ces derniers. Le Château des Fleurs, permettait aux marseillais de passer une journée au grand air tout en pouvant assister à toute une gamme d’attractions, de spectacles variés, de courses de chevaux de toutes sortes (attelés à des chars, chevaux montés à cru, avec cavalier équilibriste, etc …)…
Mais aussi des stands de jeux très divers comme dans les fêtes foraines actuelles, des dompteurs de fauves et des corridas dans l’hippodrome.
Le soir, on avait droit à de splendides feux d’artifice. Sur le plan d’eau évoluaient quatre embarcations dans un décor arboré et sur lesquelles, le soir, se produisaient des effets de lumière féeriques. Une grande salle de bal avec un orchestre qui comprenait jusqu’à trente musiciens faisait face à une salle de café-restaurant avec des cabinets particuliers et qui s’étendait sur une terrasse. Des congrès et des expositions y étaient organisés. Des airs d’opéra, d’opérettes, des chansonnettes, des ballets, des sketches en provençal y trouvaient également leur place.
Marius Chaumelin, journaliste marseillais rédacteur
des Promenades artistiques autour de Marseille,
écrit, en 1856, dans son journal : « Les jeunes
gens, il faut bien dire aussi, les femmes du demi-monde, du quart de monde peut-être, s’arrêtent au rond-point
et font une visite au château des Fleurs qui est bien l’un des établissements les plus séduisants que nous
connaissons. Des bassins limpides, des cascades, des jets d’eaux, qui répandent la fraîcheur, des ombrages
luxuriants, des tonnelles fleuries, des charmilles verdoyantes, des kiosques, des chalets, des fêtes toujours
nouvelles, des divertissements de toutes natures, des exhibitions fort curieuses, font de ce jardin un véritable
Eldorado. »
Malheureusement le déclin du Château des Fleurs commença avec la faillite de la société, puis du changement mis en place par les successeurs qui commencèrent en 1868 à supprimer l’hippodrome puis le café concert. En 1879 une tentative pour redonner un élan au parc fut mise en place mais malheureusement sans succès. La clientèle n’était plus ce qu’elle avait été, des personnes de milieux peu recommandables se mirent à fréquenter le parc, principalement dans les soirées, faisant fuir la clientèle traditionnelle. Finalement le Château des Fleurs ne fut plus qu’un lieu où l’on venait organiser des mariages et des banquets et ses activités finirent par se réduire progressivement jusqu’à sa disparition.
Une société marseillaise organisant des réceptions et des événements et se trouvant à proximité des anciens lieux a aujourd’hui repris le nom du Château des Fleurs.