La Société Nautique Corniche qui siège dans cette anse depuis 1910 a répertorié les autres légendes autour de ce nom…
– Lors de la construction du viaduc les ouvriers auraient découvert dans les fouilles de fondation quantité de fausse-monnaie…
– Une tradition voudrait que l’on jette des pièces à la mer pour réaliser un vœu ; ces pièces étant de faible valeur ou démonétisées, ce serait de la «fausse-monnaie».
– Le vallon aurait appartenu à deux propriétaires, M. Fosse et M. Monnet. Mais le cadastre ne rapporte rien de tel…
– Le lieu s’étant appelé aussi «Vallon du silence», Fausse-monnaie viendrait de fausso-mounedo qui signifierait en provençal vallon solitaire. Mais « mounedo » n’existe pas en provençal, et en grec « fos monias » « fos« , ou plutôt «phos», ne signifie pas fossé, mais lumière…
Cette anse est désignée sous le nom de Lamonoy sur la carte de Jacques Ayrouard dressée en 1736. Il était Pilote Real des Galères du Roy, un marin connaissant donc bien la rade, et soucieux de la précision des repères, s’agissant du dessin des côtes et de la nature des fonds marins. Ses indications seraient selon la Société Nautique Corniche particulièrement sûres.
Aujourd’hui l’anse abrite un petit port et est un des lieux de baignade préféré des marseillais désirant fuir l’agitation des grandes plages. Pour revenir à la première légende, Charles de Casaulx est né à Marseille le 20 mars 1547 et décédé dans la cité phocéenne le 17 février 1596. Il a été premier consul de 1591 à son assassinat en 1596. La famille de Charles de Casaulx était originaire de Gascogne. Son arrière-grand-père était arrivé à Marseille aux alentours de 1480. Son grand-père, Philippe de Casaulx, qui s’était distingué lors du siège de la ville par les troupes de Charles Quint commandées par le connétable de Bourbon en 1524, fut élu troisième consul en 1537. Son père était un marchand qui reçut en 1552 l’office de garde des magasins et arsenaux. Charles de Casaulx était donc issu d’une honorable famille. À 28 ans il exerce des fonctions municipales comme intendant du port. Il sert plusieurs fois comme capitaine de quartier et se rend très populaire par ses interventions en faveur des droits et privilèges de la ville contre l’évêque ou le gouverneur.
C’est un ligueur zélé qui se préoccupe avant tout des intérêts de la ville et aspire à devenir 1er consul.
Après la mort survenue le 10 juin 1584 du duc d’Anjou, frère du roi Henri III qui n’avait pas d’enfants, l’héritier du trône de France était un prince protestant Henri de Bourbon, roi de Navarre. Comme partout en France, deux partis s’affrontaient à Marseille :
– les ligueurs sous la direction de Hubert de Vins, neveu de Jean de Pontevès, comte de Carcés (1512-1582)
– les royalistes, surnommés les bigarrats, sous l’autorité du gouverneur de Provence, Henri de Valois, comte d’Angoulême, fils légitimé du roi de France Henri II et de l’Écossaise Flamine Levisthan.
À Marseille, la grande majorité de la population était favorable à la ligue, mais peu portée, dans l’ensemble, aux aventures.
En 1585, profitant de l’absence du 1er consul Antoine d’Arène qui avait été appelé à la Cour, le second consul Louis de La Motte Dariès voulut faire adhérer la ville de Marseille à la ligue avec la complicité de Claude Boniface, capitaine du quartier de la Blanquerie, et de Charles de Casaulx.
Ce mouvement insurrectionnel avorta, car le véritable chef des ligueurs était François de Bouquier qui n’était pas favorable à une telle révolte. Le comte d’Angoulême quitta Aix-en-Provence pour se rendre à Marseille où il fit arrêter Dariès et Boniface. En revanche, Charles de Casaulx réussit à s’échapper. Le 13 avril 1585, Louis de La Motte Dariès et Claude Boniface étaient décapités. Casaulx se réfugia à Aix où la comtesse de Sault lui fit obtenir le commandement d’un régiment dans l’armée de Hubert de Vins.