

Piscine Tournesol de Bonneveine (Photo Mairie de Marseille)
Mi-janvier 2025, la ministre de la Culture Rachida Dati a présenté une liste de 50 sites qui seront classés monument historique à Marseille. L’iconique piscine Tournesol « La Martine » fait partie de la liste. Ce programme de piscine a été lancé dès 1969 par le secrétariat d’État chargé de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, dirigé alors par Joseph Comiti, sous le titre opération « 1 000 piscines ». Il avait pour but l’apprentissage de la natation, à la suite des mauvais résultats des nageurs français aux Jeux olympiques d’été de 1968 et accéléré par deux accidents de l’été 1969 : noyade dans la Loire de 19 enfants d’un centre aéré à Juigné-sur-Loire et noyade de 24 personnes dont 14 fillettes dans le naufrage du bateau-promenade La Fraidieu sur le lac Léman près de Thonon-les-Bains1. Entre 600 et 700 piscines ont ainsi été construites, de type Iris, Plein-Ciel, Plein-Soleil, Caneton et enfin Tournesol, lauréat des deux concours d’idée.
Le type Tournesol, l’un des plus caractéristiques, est l’œuvre de l’architecte Bernard Schoeller, assisté de l’ingénieur Thémis Constantinidis pour la structure, et de la société Matra pour les matériaux. 183 exemplaires ont été construits sur les 250 prévus.

Détail d’une arche d’une piscine Tournesol (photo Aproche)
Deux types étaient prévus. L’un pour un bassin de 50 mètres et un pour un bassin mesurant 25 mètres de long sur 10 mètres de largeur. La base est un cercle de 35 mètres de diamètre, soit une superficie de 1 000 m². Son toit de 6 mètres de hauteur se compose d’une coupole qui s’ouvre à 120°, portée par des arches métalliques, entre lesquelles se trouvent des coques en polyester appelées tuiles, percées de hublots. Deux arches se déplacent, s’ouvrant à 60° chacune et permettant de découvrir la piscine lorsque le temps le permet (à l’instar de l’héliotropisme du tournesol, d’où son nom). Le prototype est construit au cours du premier semestre 1972 à Nangis (Seine-et-Marne, aujourd’hui détruite) puis le premier exemplaire à Roissy-en-Brie (Seine-et-Marne, détruite aussi). Plusieurs piscines Tournesol ont bénéficié du label « Patrimoine du xxe siècle » : en 2000 : la piscine de Bonneveine à Marseille, en 2006 : la piscine de Carros-le-Neuf (Alpes-Maritimes), construite en 1982 et réhabilitée en 2005, en 2012 : la piscine de Biscarrosse (Landes).
Ces structures préfabriquées sont les premières piscines largement industrialisées ; elles le sont en effet à 85 % (charpente, couverture, cloisons, vestiaires, équipements de filtration, stérilisation, chauffage, sanitaires, électricité, etc.). De nombreuses piscines Tournesol sont rénovées, transformées ou supprimées. C’est la fin d’une époque où l’État impose un modèle d’architecture industrialisée, chaque collectivité locale prenant son autonomie pour ce type d’équipement.
A Marseille se trouvait la Piscine Tournesol Charpentier bâtie en 1975 démolie en 2018. On trouve encore en activité celle de La Martine (1975), Desautel (1975) rénovée en 2015, Frais-Vallon (1975) et Bonneveine depuis 1970. Découvrez les horaires des piscines à Marseille.
Piscine La Martine / Bassin

Carte postale ancienne d’une piscine tournesol jaune
Bassin
Longueur : 25 m
Largeur : 10 m
Profondeur mini : 0.95 m
Profondeur maxi : 2.15 m
Nombre couloirs : 4
Traitement : chlore gazeux
Découvrable
Vestiaires et douches
Vestiaires individuels : oui
Vestiaires collectifs : oui
Casiers individuels : non
Douches individuelles : non
Solarium : oui
Distributeurs accessoires : oui
