
Quand on arrive aujourd’hui sur le site naturel de la calanque de Saint Estève avec sa plage et ses eaux turquoises, on a du mal à réaliser que se trouvèrent ici, entre 1822 et 1824, les immenses baraquements des 600 ouvriers qui construisirent la digue Berry ! Ces bâtiments étaient apparemment encore présent lors de la deuxième guerre mondiale.

Le site de nos jours
Au début du 19ème siècle, les ports de la Méditerranée doivent faire face à une épidémie de fièvre jaune, maladie peu connue qui risque de paralyser le commerce, notamment celui du port de Marseille. D’importants moyens financiers sont engagés pour perfectionner le système de quarantaine déjà efficace constitué plusieurs lieux (Consigne sanitaire, Lazaret de Saint-Martin d’Arenc, port de la Grande Prise de Pomègues et l’île de Jarre où fut incendié le Grand Saint-Antoine, navire responsable de la Peste de 1720). Les îles du Frioul deviennent le cœur de cette ceinture sanitaire tout au long du XIXe siècle. L’Etat, sous Louis XVIII, ordonne la construction de la Digue Berry, reliant Pomègues à Ratonneau, afin d’inaugurer un nouveau bassin de quarantaine, le port Dieudonné (actuel Port Frioul), d’une superficie de 25 ha. La digue fut nommée ainsi en souvenir du duc de Berry, assassiné en 1820 par Louvel. Elle a transformé un mouillage forain utilisé depuis les Romains en port véritable.
