
À partir de 1860 la Plaine accueillera au printemps la foire Saint-Lazare qui se tenait auparavant aux Allées de Meilhan, partie haute de la Canebière. Cette foire se maintiendra avec plus ou moins de succès jusqu’aux années 1960 avec la présence d’auto-tamponneuses et même d’une grande roue sur sa fin.
Des cartes postales du 19ème siècle début 20ème nous montrent l’ampleur de certains manèges, tels que le gigantesque Hippo Palace, l’Hippo Parisien et les plus classiques Manège Laurent, le Carrousel des Chevaux Galopants ou encore les Gondoles Russes…On pouvait également faire de la barque sur de grands bassins à eau établis dès 1852. Ces trois bassins concentriques de 20 mètres de diamètre installés au centre de la place disposait de plus de 103 jets.
L’écrivain Jean Giono dans son roman Noé évoque ainsi la Plaine et la Foire : « C’est une vaste place encadrée de chaque côté par deux allées d’arbres. Au printemps il y a dessus une foire. Du temps de ma jeunesse, il y avait au centre de cette place un bassin dans lequel évoluait un bateau à rames à forme de petit paquebot et pouvant contenir une dizaine d’enfants.
Un feignant costumé en matelot faisait faire pour deux sous trois fois le tour du bassin, lentement, avec de longues pauses. Cela s’appelait le tour du monde. Chaque fois que je descendais à Marseille avec mon père, il me payait ça. Je montais dans la barque et j’étais navré de le quitter, car il restait à terre. Il restait à terre et il faisait lentement le tour du bassin en même temps que moi, car il était navré de me quitter.
Mais, dès que nous arrivions à Marseille, lui et moi il me disait : Viens, Jean, je vais te payer le tour du monde».
