
La place offre l’un des panoramas les plus connus de Marseille, face à la Bonne Mère et au Vieux-Port, une vue visible sur toutes les chaînes d’information évoquant la Cité phocéenne ! Ce site emblématique est aussi une des portes d’entrées du Mucem via la passerelle du Fort St Jean depuis l’Eglise Saint Laurent.
L’esplanade de la Tourette a vu ses habitants périr durant la peste de 1720, comme beaucoup d’autres quartiers marseillais.
Un personnage connu de Marseille, Nicolas Roze (chevalier), dégagera l’esplanade de la Tourette de ses morts, ce qui en fera notamment un de ses faits marquants.
Pour accomplir cette tâche, le Chevalier Roze fait ouvrir deux anciens bastions dans le quartier de la Tourette et y jette les cadavres, présentant à peine forme humaine, avec l’aide d’une compagnie d’environ cent cinquante soldats et forçats. Sa statue y est à découvrir au pied de l’Eglise Saint Laurent à côté de celle du dresseur d’ourson.
L’« affaire de la Tourette » ou « affaire de Bournissac »
C’est un épisode de la Révolution française qui s’est produit à Marseille et s’étale entre le mois d’août 1789 et le mois de mars 1790. Pendant cette période, l’aristocratie et une partie de la haute bourgeoise mènent une offensive contre le mouvement patriote et populaire pour les empêcher de retrouver la vigueur dont ils ont fait preuve au printemps 1789. Le matin du 19 août 1789, de mystérieux placards manuscrits, signés « Sans Soucy », sont trouvés aux coins des rues de Marseille appelant les membres de l’ancienne garde citoyenne à se rassembler à l’esplanade de la Tourette. Personne ne vient, sauf la foule qui accueille la garde bourgeoise avec des huées et des sifflets lorsque celle-ci arrive à la Tourette venant du Cours en fin d’après-midi. Perdant leur sang-froid, les gardes bourgeois tirent alors sur la foule, blessant une quarantaine de personnes et tuant trois personnes, dont le brigadier Garcin de la garde bourgeoise. Alors que la garde bourgeoise s’est volatilisée, l’émeute s’étend dans tout le centre de Marseille.
La maison de l’échevin Laflèche, située dans le quartier Noailles, est pillée et des meubles sont brûlés dans la rue. On arrêtera quarante-trois pillards et incendiaires ou présumés tels. Le comte de Caraman, commandant en chef de Provence, essaie de prononcer une harangue pour calmer les esprits, mais il est obligé de s’enfuir pour ne pas être molesté par la foule. À dix heures du soir, la loi martiale est proclamée et, nonobstant les privilèges de la cité, les dragons et les Suisses entrent dans Marseille pour réprimer l’émeute et ramener le calme. Il y eut encore des attroupements le lendemain devant les forts Saint-Nicolas et Saint-Jean pour demander la libération des personnes incarcérées dans les émeutes de la veille, mais ils furent dispersés par les régiments d’Ernest-Suisses et du Royal-la-Marine.
Après les destructions occasionnées par la seconde guerre mondiale, la reconstruction du vieux port s’est déroulée en plusieurs phases avec notamment l’opération de la Tourette ou îlot de la Tourette en 1953. Deux immeubles barres ainsi qu’une tour ont été développés pour accueillir près de 260 logements.
