
A son retour de France, Gaétan Picon, devenu immensément riche grâce à son breuvage se fait construire cette très belle demeure à l’extrémité de l’actuel centre beau rivage sur la pointe de Montredon. Le château Picon sera détruit, non pas par des bombardements mais par des explosifs en 1943 afin de dégager la vue pour les canons allemands défensifs du Sudwall. Il reste plus qu’un mur de soutien de l’ancienne terrasse face à la mer.
La famille Picon quitte la province de Gênes pour Marseille en 1815. Là, le jeune Gaétan Picon (1809-1882) devient apprenti dans une distillerie. Plus tard, engagé dans l’armée française lors de la conquête de l’Algérie, il attrape comme tant de ses camarades une « fièvre maligne » et invente alors une mixture à base de zestes d’orange, de quinquina et de gentiane macérés dans de l’eau-de-vie présentant des propriétés fébrifuges et désaltérantes. Fixé à Philippeville (depuis renommée Skikda) en 1832, puis à Alger, il améliore sa formule et la commercialise, à partir de 1837, comme apéritif sous le nom d’« Amer Africain ». En 1862 a lieu l’Exposition universelle de Londres. Le gouvernement français invite les industriels français à y prendre part. Le sous-préfet de Philippeville, Jean-Baptiste Nouvion, insiste auprès de Gaétan Picon dans ce sens, mais celui-ci refuse. Malgré tout, le sous-préfet expédie une caisse d’amer africain à Londres et la boisson y gagne une médaille de bronze, ce qui lance sa réputation. Gaétan Picon, rentré en métropole, crée sa première usine de fabrication du Picon (titrant à l’époque 21°), désormais appelé ainsi, à Marseille.
L’entreprise donna ainsi son nom au quartier qui l’entoure, mais également à la gare SNCF de Picon-Busserine située dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne où se trouvait une bastide de la famille. L’usine Picon fondée en 1886 est encore visible Boulevard National. Un château Picon existe encore de nos jours mais dans le vignoble bordelais et sans rapport !
