
A l’extrémité Est de l’île Ratonneau au Frioul, sur ce cap le plus proche du continent, se trouve une intéressante ancienne batterie française du XIXème siècle armée à l’origine de 4 pièces de canon 240 mm modèle 1876. En sous sol se trouve un bunker allemand composé de plusieurs galeries et non loin de là un immense trou dans la terre rappelle le souvenir d’un tragique accident survenu en 1943. Le cap Croix tiendrait son nom d’une une croix présente sur le site avant que les militaires n’y construisent des batteries.
En 1939, la batterie n’est plus armée que de 2 pièces de canon 75 Mle 1908 remises en service par les allemands en janvier 1943. En février un projecteur antiaériens de 150 est mis en service afin de répondre aux alertes de bombardements venus du ciel. En juin la batterie est désactivée comme celle de la Batterie de Banc toute proche. Les Allemands démonteront alors les deux canons et iront les placer l’un sous casemates à la Batterie de Corbières et l’autre au Château d’If.
Le 29 juin 1943 survient une explosion accidentelle vraisemblablement provoquée par l’utilisation imprudente d’un feu à proximité d’anciennes munition Françaises de salut stockées dans un abri à munitions de la batterie.
Un sous Officier et 3 marins de la M.A.A.611 (Groupe d’artillerie de Marine) sont ensevelis. Selon certaines sources les allemands lanceront alors immédiatement les travaux de déblaiement et de recherche mais cela semble peu probable car selon d’autres données les explosions se succéderont pendant plusieurs jours.
Un immense trou et des éboulements encore visibles aujourd’hui démontrent la violence de l’explosion. Le site bien qu’intéressant reste dangereux surtout dans le bunker souterrain, soyez très prudent. Des urbex y ont découvert en 2025 des cartouches et fumigènes allemands, je n’y ai vu que ces derniers. Les visiteurs pensent avoir trouvé des ossements humains en extérieur, peut-être des soldats ensevelis mais rien de sûr ! (voir l’onglet vidéo).
