Au 10 et 12 rue Fort Notre Dame, site actuel d’un restaurant aux belles poutres apparentes, se trouvait au 19ème siècle l’immense usine sous verrière et le comptoir des savons Honoré Arnavon…entreprise multirécompensée notamment du grand prix du syndicat des fabricants de savon de Marseille lors de l’exposition universelle de Paris de 1889.
La savonnerie Arnavon. Ouvriers enlevant d’un barquieu les terres de soude épuisées.
La fabrique, dont les premières traces apparaissent au XVIe siècle, est mentionnée sur le plan Desmaret (1810-1820) « propriété Honoré Arnavon ». Ce maître-savonnier, produisait des savons sous les marques Le Panache et Le Phare, ainsi qu’un savon de toilette, Le Tartarin. L’usine proposait des savons de ménage, marbrés bleus pâle ou vif, blancs mousseux « Le Phénix », recuits pâles & vif pour l’export. Mais aussi des savons pour l’industrie avec des savons blancs ou verts d’huile d’olive extraite par le sulfure de carbone et aussi des savons de palme. Les exploitants se sont succédé sur ce site, l’entreprise Roux & Fils (Jules Charles-Roux, armateur et homme politique, grand-père d’Edmonde Charles-Roux) développera également, rue Sainte, le savon La Girafe.
Le fondateur de la savonnerie, Louis-Honoré Arnavon (1814-1901), fut également le créateur du Cercle artistique de Marseille. Il est également l’auteur de « L’Alliance française, association nationale pour la propagation de la langue française dans les colonies et à l’étranger. 1883-1898. Rapport présenté au congrès national des sociétés de géographie à Marseille (1898) » et de « L’Université de Marseille (1891)« . Cependant un doute subsiste sur cette biographie, en effet il s’agit peut-être de prendre en compte plutôt celle d’un autre savonnier également nommé Louis Honoré Arnavon, grand-père de Jules Charles-Roux et qui œuvra aussi Marseille, voici son histoire en complément.
