
Dans les années 30, Marcel Pagnol a loué cette maison de la Pascaline dans le quartier de La Treille, toujours visible depuis le chemin des Bellons. Une plaque en marbre indique “DANS CETTE VILLA MARCEL PAGNOL (1895 – 1974) A ÉCRIT LES PREMIÈRES PAGES DE SES SOUVENIRS D’ENFANCE”. Il y tourna même quelques scènes de son film “Cigalon” (1935).
Cigalon est le propriétaire d’un restaurant dans un petit village de Provence. Depuis des années, il refuse catégoriquement de servir les clients. Mais lorsque l’ancienne blanchisseuse de l’hôtel où il officiait, Virginie Toffi, vient lui annoncer qu’elle va ouvrir un restaurant concurrent dans son village avec son neveu Vergile, il est piqué au vif. Dans un premier temps, il tente de régler le problème en offrant à Virginie de l’épouser, mais celle-ci refuse catégoriquement. Dès lors, la guerre est déclarée. Quand un client élégant vient s’attabler dans son restaurant, Cigalon se met en quatre pour le satisfaire et l’appelle « Monsieur le comte ». Il ignore qu’il a affaire à un individu louche, recherché par des gangsters, qui a décidé de commettre le délit de grivèlerie pour se mettre à l’abri pendant quelques semaines en prison.
Mais quand les gendarmes viennent arrêter le client indélicat, Cigalon se ravise, et refuse de porter plainte afin de ne pas perdre la face dans son village. Finalement, tout rentrera dans l’ordre car Virginie acceptera d’épouser Cigalon.
Marcel Pagnol enfant empruntait le chemin des Bellons qui le conduisait à la maison d’été, la Bastide Neuve, périple évoqué dans Le Château de ma Mère :
— « Vous n’allez pas me dire que vous allez à La Treille ? »
— « Nous traversons le village, dit mon père, mais nous allons encore plus loin. »
— « Mais après La Treille il n’y a plus rien ! »
— « Si, dit mon père, il y a les Bellons. »
De là, part un chemin pédestre vers les lieux familiers de Pagnol par le vallon de Passe-temps. Du côté de la Tête Ronde, des mines de bauxite ont été exploitées jusqu’aux années 1960. Le lieu-dit « Les Pestiférés » rappelle que les Marseillais fuyant la Peste de 1720 étaient venus se réfugier dans les collines.
