
C’est en prenant le train de la côte bleue, assis à droite en direction de l’Estaque, qu’on file devant les ruines d’un élégant château posé dans un petit quartier totalement enclavé par deux voies ferrées et le Lycée Régional Antoine de Saint Exupéry…nous sommes ici dans la Campagne Servaux, écrite Cerveaux selon les sources. Le domaine bien caché n’est accessible que par une petite route, sous un tunnel ferrovaire, après une grille. Des entreprises telles Equans, ou encore Maneo, y ont des locaux dans de grands hangars autrefois dédiée à la réparation navale, tandis qu’au fond une dizaine de maisons quasi identiques complètent le panorama…Servaux Yachting fondée en 1912, qui a donné son nom au site, a migré ses locaux 765 Chemin du Littoral. C’est la coopérative Hôtel du Nord qui nous évoque les origines de cette campagne.
Créée en 1912, la société Servaux travaille depuis plus de 100 ans dans le domaine de la sécurité à bord des navires de commerce et de transport de passagers. Elle est même aujourd’hui leader dans ce secteur et est implantée à Marseille, Cannes et Le Havre. Mais elle s’est également fait un nom dans la plaisance et distribue, depuis son antenne de Marseille, Servaux Yachting, des marques prestigieuses telles que Fjord, Bluegame, Fiart, Sealine, Zodiac, Bombard et Joker Boat. On peut lire dans un récit et via un témoignage sur le site d’Hôtel du Nord que l’histoire de la campagne Servaux est en 2024, encore très liée à la réparation navale. Paco Jimenez, habite là depuis longtemps, et est maintenant propriétaire d’une partie de cet ancien domaine très tôt devenu base arrière du port. Il raconte à Julie de Muer…
« Au départ Servaux faisait l’approvisionnement en eau potable des bateaux, puis, de la vaisselle, des transats (chiliennes). Tout tournait autour des besoins de la navigation. Il y avait aussi une corderie, avec une machine qui testait la tension des cordes. En 1984 la famille voulait me vendre le château, je n’avais pas assez d’argent, mais j’ai acheté la partie menuiserie. Je suis né à Melilla, en Espagne. J’avais 26 ans dans les années 60, quand je suis arrivé à Marseille, ils m’ont embauché tout suite comme manœuvre.
J’étais ébéniste de formation, et au bout de quelques mois le contremaître l’a vu et il m’a mis à travailler avec un architecte. Et c’est là, qu’a démarrée ma carrière. L’année suivante je suis allé chercher ma fiancée en Espagne, on s’est marié et on est revenu en France. Elle était couturière, au début c’était très dur pour elle, elle ne connaissait personne, elle parlait pas la langue, on disait, l’année prochaine on rentre en Espagne, puis les années sont passées, on a fait des connaissances, on a eu 3 enfants et on est resté.
Dans les années 80, un local qu’on appelait le Co2, remplissait les bouteilles de gaz pour différentes utilisations dans l’industrie. A côté il y avait une serrurerie industrielle. Juste en face, il y a eu un projet de supermarché, qui n’a pas eu les autorisations à cause des dimensions du pont ferroviaire, il fallait une entrée et une sortie. Dans le bâtiment contigü il y avait des douches, et des vestiaires pour les femmes qui travaillaient dans les cordes, elles étaient une trentaine. Et un peu plus haut un atelier mécanique de réparation navale. La menuiserie a été reprise par mon fils, André. Il avait fait des études de serrurier, je l’avais embauché comme serrurier, mais avec tout ce qu’il y avait à faire avec le bois, je l’ai formé et après il m’a remplacé. Mais il est décédé très jeune, à 52 ans, donc j’ai repris le travail à 65 ans jusqu’à 80 ans.
La menuiserie comprenait un local de montage, un local de vernissage et un local pour les outillages. Quand j’ai arrêté, j’ai mis tout en location et maintenant il y a diverses activités, plutôt artisanales ». Lire la suite ici sur le sute d’Hôtel du Nord
