
L’hôtel Grawitz, fondé en 1844, est l’ancien hôtel particulier de Louis Honoré Arnavon, homme politique marseillais, puis de la famille Grawitz qui en fut propriétaire entre 1903 et 1972. Le lieu accueille aujourd’hui un cabinet d’avocats.

Photo © MCL avocats
Le cabinet d’avocat MCL, fondé en 2003 occupe depuis 2019 l’Hôtel Grawitz, situé à l’angle de la rue Sylvabelle et de la rue Stanislas Torrens. Cet hôtel particulier porte le nom de la famille qui en fut propriétaire entre 1903 et 1972, après avoir appartenu à Louis Honoré Arnavon qui l’a fait construire en 1844. Il était un homme politique né le 9 juillet 1786 à Marseille et mort le 18 octobre 1841 dans la cité phocéenne. Négociant marseillais, fabricant de savons, membre du conseil municipal et colonel de la garde nationale de Marseille en 1830, Louis Honoré Arnavon est élu député conservateur du département des Bouches-du-Rhône, dans le premier collège électoral (Marseille), 8 septembre 1831, au troisième tour d’une élection partielle où il n’y eut que 55 votants.
Il donna sa démission un mois et demi plus tard, le 21 octobre 1831. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur le 10 mai 1831. Louis Honoré Arnavon était le grand-père de Jules Charles-Roux.

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La bâtisse est ensuite acquise en 1903 par les époux Grawitz, Louis Marie « Henri » Grawitz et « Lucie » Marie Madeleine (née Fabre, fille de l’illustre armateur Cyprien Fabre). Mariés en 1900, ils sont les parents de Charlotte (1903-1998) qui hérite de l’hôtel particulier en 1933. Cette dernière, bien connue des Marseillais pour son action de formation en faveur des jeunes femmes les plus démunies a créé 90 établissements à but non lucratif d’éducation et de soins à la personne. Créée par legs après son décès, la Fondation Charlotte Grawitz poursuit aujourd’hui son œuvre. L’immeuble à l’intérieur duquel l’hôtel se trouve a été édifié en 1844 mais il faut attendre le début des années 1880 qu’une seconde entrée soit aménagée sur la rue Stanislas Torrens. Cette dernière donne aujourd’hui exclusivement accès à « L’hôtel Grawitz » qui est d’ailleurs totalement indépendant du reste du bâtiment. Il en occupe ainsi les trois premiers niveaux et ne communique aucunement avec les étages supérieurs. Cette séparation nette à l’intérieur de l’immeuble a permis à la famille Grawitz d’utiliser les lieux pour son usage personnel et professionnel. Ainsi, si les trois premiers niveaux étaient occupés par leurs appartements privés, les étages supérieurs abritaient eux les bureaux des différentes sociétés gérées par les frères Grawitz (Henri et Auguste), telles qu’une compagnie de négoce et une entreprise de tannerie. La décoration intérieure de l’hôtel particulier atteste encore aujourd’hui de l’aisance de ses précédents propriétaires : murs recouverts d’épaisses couches de marbre ou de bois, plafonds à caissons, cheminées monumentales, ferronneries, moulures… Ces éléments témoignent d’un mode de vie raffiné.
La devise inscrite en mosaïque au-dessus de l’une des cheminées du rez-de-chaussée atteste également de leurs valeurs humanistes. On peut ainsi y lire les vers latin du poète Terence « Homo sum. Humani nil a me alienum puto », que l’on traduirait en « Je suis un homme. Rien de ce qui est humain ne m’est étranger ».
