
« L’Escalette Haut » est constitué d’un fortin destiné à la garde de la côte construit vers 1860 avec une tour modèle 1846, autour duquel un fort a été construit vers 1885. Le site formera lors de la 2ème guerre mondiale avec l’usine de traitement du plomb en contrebas, fermée en 1925, une batterie militaire italienne puis allemande. Le fortin est encore aujourd’hui en bon état de conservation.
Les forts français de cette époque visaient à empêcher l’approche de Marseille par une escadre navale anglaise et par la suite italienne. Ils ont été modernisés en particulier autour de 1910 (affûts de certains canons, postes de directions de tir et soutes à munitions mieux protégés, projecteurs pour le tir de nuit). Plus des trois-quart des canons ont été envoyés au front pendant la guerre 1914-1918 comme artillerie lourde et ne sont pas revenus. Un nouveau programme a été lancé et a abouti au début des années 1930. Le fortin était composé de 4 emplacements pour 4 canons G de 240 Mle 1884 sur affuts. Un autre emplacement servait d’emplacement pour 4 canons de 95 Mle 1888 sur affût G Mle 1904.
On peut encore découvrir sur le site le fortin avec sa porte en pont levis, les cuves pour les gros canons, les soutes à munitions.
Aux débuts de l’occupation à Marseille, le propriétaire de l’usine de l’Escalette aurait vendu à l’organisation Todt (groupe de génie civil et militaire de l’Allemagne), l’ensemble des charpentes en acier. Par la suite, il aurait continué à faire quelques affaires, en lien avec les intérêts de l’occupant. Ceci lui a valu d’être inculpé de collaboration à la Libération et d’être ainsi condamné à payer une amende assez conséquente que ses héritiers honoreront quelques temps après sa mort, en vendant l’ensemble du domaine.
Vers l’été 43, selon un témoignage sur le site Sudwall.superforum.fr, l’usine aurait abrité une petite garnison italienne équipée d’armes allemandes.

Les Allemands ont porté le casque colonial durant leur passage à l’Escalette
Après le 8 Septembre 1943 et le « revirement » italien cette garnison auraient été désarmée et enfermée dans l’usine par les allemands et la population locale venait contempler les ex-partenaires de l’Axe; ils parait même que les plus cruels leurs jetaient des « choses » comme dans un zoo. Les enfants du quartier allaient approvisionner ces soldats, en effet certains faisant partie des familles des très nombreux Italiens des quartiers des Goudes et de l’Escalette. Ils faisaient aussi du petit commerce (vente de fruits et boissons).
Selon le site lakko.fr outre les monceaux de scories qui jonchent l’arrière de la calanque, les activités de l’ancienne usine de fabrication de plomb n’ont pas été sans influence sur l’environnement, tant et si bien que les rochers à gauche de la calanque sont interdits d’accès aux promeneurs, baigneurs et pêcheurs : Airmarex y a trouvé d’importantes quantités de plomb et d’arsenic sous forme de poussières inhalables et de sédiments dans les sols…
Un projet de fin d’étude d’architecture de 2013 imaginait la réhabilitation de la batterie de l’Escalette :
« Cette friche militaire fera l’objet d’une seconde vie où le rapport à la nature, les points de vue et la ruine viendront créer une pause proche de la ville, propice à l’évasion, au rêve, à la méditation, et à la pratique des sports en espace naturel« .
