
L’histoire raconte que c’est ici, dans cette demeure devenue depuis 2012 une coquette chambre d’hôtes que vécut le plus grand joueur de castagnettes de tous les temps, Juan Sebastián Ortega…débarqué à Marseille en 1952 avec sa promise pour fuir Buenos Aires et un beau-père non consentant à cette union ! Dès lors sa maison devint rapidement le rendez-vous des musiciens et des artistes de passage…on y aurait même vu Picasso, Hemingway ou encore Django Reinhardt…Retrouvé par sa belle famille en 1957 le couple s’est de nouveau volatilisé abandonnant leur petit nid marseillais, peut-être au Japon, à New-York ou…dans le fond du Vieux-Port !

Louise Granier & Juan Sebastián Ortega
Juan Sebastián Ortega, plus connu sous son nom de scène El Ortega, a sûrement été l’un des plus grands joueurs de castagnettes de la période dorée des années 1947-1961 : La Carretillia di Oro.
Né vers 1925 dans le petit village andalou d’Estepa, le jeune Juan se révèle rapidement être un joueur de castagnettes hors pair. Autodidacte, élevant l’art de la castagnette à un niveau encore jamais atteint, il fait corps avec l’instrument.
Charmeur, cultivé et doté d’un humour imparable, El Ortega était un homme à femmes, un artiste affranchi et sans contrainte. Un soir d’août 1951, le son des castagnettes du fénoméno fait vibrer la scène du cabaret La Mano Caliente de Buenos Aires.
Dans la salle, la jeune Louise Granier, fille cadette d’une grande famille française venue faire fortune en Argentine, ne quitte pas des yeux les arabesques digitales de l’artiste à la moustache fine. Comme pour les castagnettes, en un claquement de doigts, le macho avait trouvé sa hembra.
Hélas, cette liaison n’est pas du goût du père de Louise et le couple décide de fuir l’Amérique du Sud. Avec quelques pièces en poche et une paire de castagnettes à la main, c’est en Europe qu’ils débarquent.
Au début du printemps 1952, Juan et Louise emménagent au 46 rue des Petites Maries, dans un ancien hôtel situé juste en face de la Gare St Charles.
En quelques années, cette demeure devient le rendez-vous incontournable de tous les musiciens de passage.
Une maison d’hôtes avant l’heure, où fleuraient bon le jamón et les tortillas, et qui vibrait jour et nuit aux sons des castagnettes et des guitares. D’aucuns disent même y avoir croisé Picasso, Hemingway et Django Reinhardt.
La renommée de l’hôtel Ortéga se propage alors bien au-delà des quais de la Gare St Charles, et même hélas jusqu’aux portes de l’hacienda des parents de Louise, qui avaient juré de les retrouver.
Un beau matin de l’été 1957, après ce qui restera son plus grand concert, El Ortega et sa belle Louise disparaissent, laissant derrière eux tout ce qu’ils avaient créé.
La légende veut qu’ils partirent à New York, où ils ouvrirent un petit delicatessen : The Orteghouse. D’autres disent que c’est au Japon que le couple fut aperçu pour la dernière fois, faisant allusion aux célèbres castagnettes nipponnes. Certains évoquent enfin une piste russe et la création d’un cabaret : le Casta Niet. Qui sait…?
Ce qui est sûr, c’est qu’après des années de fermeture, le 46 rue des Petites Maries retrouve de sa superbe.
La Casa Ortega ouvre ses portes au printemps 2012 pour les voyageurs d’ici ou d’ailleurs.
Cette confortable guest house propose un hébergement qui allie les services d’un hôtel au charme authentique d’une maison d’hôtes à l’ambiance internationale.
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Chaque chambre d’hôtes est dotée d’une entrée indépendante et toutes possèdent leur propre salle de bain et toilettes privatives, ainsi qu’une télévision à écran plat, le Wi-Fi, une climatisation réversible et un coffre-fort.
Le petit déjeuner est servi au sein de l’agréable espace de vie commun, sur le pouce, au comptoir, ou sur de jolies tables de bistrot parisien. Chambre à partir de 90 €.
