
Sur les rochers de Malmousque, tout le monde ou presque connaissait la silhouette et la voix de Bessie originaire du Cameroun avec sa tenue emblématique bardée de jaune, sa casquette « Marseille », ses crocs et son air « Oh, il fait beau, le ciel est bleu », « La vie est belle. Le monde est beau », résonnant comme l’appel envoûtant d’une sirène à se désaltérer. Tout l’été de juin à septembre elle proposait des citronnades fraîches maison, les meilleures de la ville, chargées en gingembre et en graines de fenouil. Après avoir habité 13 ans à Paris où elle œuvrait en tant qu’écrivaine, la sexagénère s’installe en 2018 dans la cité Phocéenne…mais en 2024 elle annonce que cette saison sera la dernière et qu’elle va partir sous d’autres horizons. Cette fiche rappellera l’une des figures incontournables de la ville pendant 6 ans, une icone au point que certains voulaient lancer une pétition pour la maintenir ici !
Elle se confiait à France Info avant la fin de son aventure « Les citronnades, ça prend beaucoup de temps. Je suis seule à les faire, et en été, je vends de grandes quantités, donc forcément, ça me demande beaucoup plus d’énergie et beaucoup plus de temps”…“On m’a toujours fait sentir que je n’étais pas comme les autres. Quand j’étais jeune, c’était plutôt de façon négative donc j’avais du mal à m’accepter, à me comprendre même. En vendant la citronnade, je me suis sentie heureuse. Pour une fois, je me sentais bien dans ce que je faisais”. Pour France Bleu elle revient sur sa fameuse chanson « Je ne sais pas vraiment pourquoi je chante. C’est venu naturellement, je ne savais même pas que je savais chanter ! Au début, j’étais impressionnée par la foule alors je cherchais un peu le regard des enfants, des bébés. Je jouais avec eux, en chantant. Et petit à petit, ça s’est propagé aux adultes ».
Mais en août 2024 elle déclarait à La Provence« Je suis très fatiguée, j’ai même du mal à préparer les citronnades. Avec la chaleur, c’est de plus en plus difficile ». Aujourd’hui, c’est ailleurs que Bessie veut chanter. Elle ne sait pas vraiment où, elle sait juste qu’elle ne veut plus vendre de citronnade et qu’elle va quitter Marseille. « S’il n’y a plus de citronnade, il n’y a plus de Marseille. Je ne peux pas dissocier les deux. Marseille, c’était un test de popularité pour moi. Le test a marché, maintenant, il faut faire autre chose. Mais je garderai toujours un lien avec les Marseillais », précise Bessie. « Lancer un projet éducatif me semble être la suite pour moi », explique Bessie.
