
Au 22 rue du Tapis Vert, au dessus d’une boutique tout à fait ordinaire de ce quartier de grossistes en vêtements de Belsunce, se dévoile à qui lève les yeux, un étonnant pan de mur de 1757, chargé d’histoire.
C’est ici, entre la rue du Tapis Vert et la rue Thubaneau, à proximité de l’actuel Mémorial de la Marseillaise que se situait au 17ème siècle le Couvent des Dames Récollettes. A une centaine de mètres plus au Nord, rue des Dominicaines se trouve d’ailleurs encore l’Eglise Saint-Théodore, l’église de l’ancien couvent des Récollets, un important couvent de moines de Saint-François. Mais revenons au 22 de la rue du Tapis Vert. Après le Couvent des Dames Récollettes le lieu sera cédé aux Pères de la Merci, c’est cette partie de la façade de l’Église de la Mercy de 1757 que l’on peut encore apercevoir. L’ordre de Notre-Dame-de-la-Merci était un ordre mendiant de droit pontifical. À l’origine, c’est un ordre militaire fondé pour racheter les chrétiens captifs des pirates maures et réduits en esclavage.
Cette congrégation des pères de la Merci est supprimée en 1787. Puis le lieu devint l’Hôtel de la Monnaie en 1788 racheté par le Roi Louis XVI pour y installer la première Monnaie de Marseille.
Le bâtiment sera ensuite vendu en 1793 à des particuliers, une année coïncidant avec la mort du monarque. L’histoire connue du lieu, s’arrête à cette date pour le moment. Quant à la rue du Tapis-Vert, entre cette rue et la Canebière se trouvait un autre couvent, celui des frères Mineurs construit en 1215 et où fut enterré Saint Louis d’Anjou. Ce couvent a été détruit en 1524 pour faciliter la défense de la ville lors du siège de Charles III de Bourbon, connétable aux ordres de Charles Quint. La rue auparavant nommée Saint-Louis, tient son nom d’un de ses anciens commerçants. Au xviiie siècle, l’un des marchands de l’artère avait pour habitude d’étendre un tapis de couleur verte à sa fenêtre, qui lui servait en d’enseigne.
Sur cette vue satellite à droite on aperçoit dans le renfoncement le pan de mur de l’Eglise de la Mercy, le bâtiment de l’ancien couvent et au fond à gauche le Mémorial de la Marseillaise. L’ancien cloitre servirait aujourd’hui de parking.
