
Dans le cadre du projet d’aménagement paysager conduit par Euroméditerranée sur l’esplanade de la Cathédrale de la Major, une fouille, menée de mars à octobre 2008, avait révélé la présence d’une mosaïque de 15 m² ayant pu appartenir au Palais Épiscopal et aussi un cimetière paroissial en activité depuis le XIIe siècle jusqu’à l’époque moderne. Ces mosaïques étaient conservées dans les réserves du Musée d’Histoire de Marseille avant d’être (enfin) présentées fin 2023 dans le parcours permanent.
L’INRA nous apprend que la découverte en 2008 d’une mosaïque polychrome sur le chantier du projet d’aménagement urbain d’Euroméditerranée à proximité de la Cathédrale de la Major, laisse penser aux archéologues qu’elle appartient à l’ancien palais épiscopal de Marseille. D’une surface d’environ 15 m2 cette mosaïque devait mesurer à l’origine environ le double. Elle est constituée de milliers de tesselles de diverses couleurs : noire, blanche, ocre, jaune, rouge, bleu ciel ou vert cuivre. L’ensemble est posé sur un lit de briques pilées liées par un mortier de chaux.
Cette mosaïque représente des vases garnis de bouquets d’acanthes, deux paires de paons au plumage multicolore se faisant face et séparés par une tige de rose ; ce motif est typique de l’iconographie paléochrétienne du ve siècle.
Ce dessin est encadré de tresses polychromes et de roues formant des compositions géométriques. Cette mosaïque devait décorer une salle du palais épiscopal qui faisait partie d’un vaste ensemble avec une église et un baptistère découvert lors de la construction de la nouvelle cathédrale au xixe siècle.
Le caractère luxueux de cette mosaïque montre que l’évêque de Marseille voulait ainsi affirmer son pouvoir par rapport aux autres évêques de la région, Arles ou Aix-en-Provence.
