
De 1991 à 1998, Pierre Blache, le directeur de l’école publique de la Visitation a mené un projet pédagogique avec ses élèves a la recherche de l’histoire de la Cité de la Visitation bâtie sur l’emplacement du Monastère de la Visitation des Aygalades, édifié en 1848 et démoli en 1962, dont il ne restait aucune trace apparente.

La Cité construite en 1962 sur l’ancien Monastère
Ce Monastère était le second de l’Ordre de la Visitation à Marseille et avait pour nom « Les Petites Maries », le premier « Les Grandes Maries » étant implanté le 11 mai 1623 au Panier. Les travaux des écoliers et l’équipe pédagogique les ont amenés à retrouver la piste du monastère et à découvrir des traces historiques à partir d’une recherche dans les archives municipales et diocésaines (textes, plans, photographies…) ; des traces architecturales ont également été retrouvées grâce à un chantier de fouilles archéologiques débouchant sur la mise à jour des murs d’enceinte, de la chapelle et d’une tour, et des morceaux de faïence, de poterie, de briques et de ferraillage exhumés. Les traces orales ont également été abordées à travers la rencontre avec une sœur visitandine ayant vécu dans ce monastère, mais également à travers le recueil de traditions orales propres à la cité faisant intervenir un fantôme de religieuse appelée « la dame blanche », sans doute par croisement avec des figures surnaturelles du Maghreb.
Le travail scolaire a abouti à une mise en forme autour du thème religieux de la Visitation (lecture de l’évangile), de l’histoire de la création de l’ordre monastique qui s’y réfère, du développement des monastères en France et du concept d’ordre monastique européen, ainsi que de l’histoire de l’ordre à Marseille et de l’histoire du monastère de la Visitation des Aygalades.

Saint François de Sales, fondateur de l’Ordre de la Visitation
Ce thème a amené à un travail de documentation, en particulier à partir des recherches historiques sur la vie de Jeanne de Chantal et de François de Salles, fondateurs de L’Ordre de la Visitation en 1610 à Annecy. Selon le directeur de l’école de l’époque, « a la suite de cette première phase de travail menée sur plusieurs années, les élèves et les habitants ont réellement découvert l’histoire de leur quartier, l’origine du nom de la cité et de l’école. Ce projet a permis une première appropriation de l’espace et de l’histoire de ce lieu. En ce sens il a été très structurant. De plus la fierté d’avoir une histoire, d’en être quelque part le dépositaire et le responsable est véritablement un facteur de stimulation dans la construction de la culture commune. Ces traces recueillies ont passionné tant les élèves que les familles sans que cela ne soulève une quelconque résistance liée à l’aspect religieux ».
La maquette du Monastère des Petites Maries et divers objets issus de fouilles archéologiques sont à découvrir (aux dernières nouvelles) à l’intérieur du collectif des associations, bâtiment A. 80 av. des Aygalades.
C’est en 1962 que des logeurs appartenant aux mouvements chrétiens de gauche ont racheté l’ensemble de la propriété pour y construire les onze bâtiments de la cité juste sur l’emplacement de l’ancien couvent et du cimetière. Selon un article de Marsactu, les jeunes taggeurs en particulier relaieraient ces histoires de cimetière sous la cité avec des fantômes qui hanteraient le quartier.
