Manufacture Moncada, Huilerie la Moderne, 1876

Bd Moncada, 13015 Marseille
137
Manufacture Moncada, Huilerie la Moderne, 1876
Arrondissement : 15ème

Bd Moncada, ex Bd Tressemanes, se trouve une ancienne manufacture longtemps abandonnée et squattée sur laquelle on peut encore lire “1876 A.B”. Ces lieux accueillaient l’Huilerie la Moderne de la Compagnie Générale des Pétroles (absorbée depuis par Esso). Dans le cadre du projet de rénovation urbaine Euroméditerranée, ce site de 2 267 m², comme celui juste à côté des Savonneries de la Tulipe, va bénéficier d’un réaménagement total et accueillera un programme de 35 logements sociaux avec des locaux d’activité.

La manufacture se situait sur l’ancienne propriété de 3,5 hectares achetée aux enchères par André Benoit Romieu en 1818. A son décès son fils Jean-Baptiste en hérite et la vend, le 15 février 1864 à Jean-Paul Brunet Simiane, marquis de Tressemanes. “Tressemanes” qui sera le nom du Boulevard avant de se transformer en “Moncada” en 1945 en hommage à un résistant marseillais, décoré de la Croix de Guerre avec Palmes, tué par les allemands en 1944. L’Huilerie la Moderne appartenait à la Compagnie Générale des Pétroles dont le siège se trouvait au 2 rue Fongate à Marseille. En 1862 on réalise une première importation à Marseille d’huile de pétrole lampant venant de Pennsylvanie. Cavagna, Julien-Sauve et Cie créent la Compagnie des Huiles de Pétrole d’Amérique et installent une usine de distillation à Marseille dans le quartier des petites Crottes, le long de la route d’Aix à Marseille.

Mais cette petite société s’essouffle dès l’arrivée des premières cargaisons d’huiles, car après une croissance de courte durée et ses niveaux élevés, ce nouveau secteur d’activité entre dans une phase récessive durable et le mécanisme d’industrialisation s’enraye. Ils sont remplacés par l’association d’hommes d’affaires marseillais protestants qui investissent 300.000 francs dans la création d’une Compagnie Générale des Pétroles pour l’éclairage et l’industrie sous la marque I.F.& B. qui sera connue dans la France entière. La Compagnie Générale des Pétroles possède une raffinerie à Marseille et une autre à Bédarrides dans le Vaucluse. Elle raffinait du pétrole brut importé des États-Unis et exploite une mine de schistes bitumeux située à Volx.

La compagnie proposait pour l’éclairage et l’industrie du pétrole épuré, la Photoline un pétrole de sureté ainsi que des essences minérales. La société produisait également des huiles à graisser et du naptha-cycle, une essence spéciale pour automobiles. L’usine de distillation et d’épuration se trouvait au 43 petites crottes, les huileries ici sur l’ex Bd Tressemanes. En 1880  L’entreprise familiale décide d’étendre ses activités en direction de la prospection pétrolière notamment en Russie méridionale où elle vient d’obtenir des permis de recherche. Cependant, les investissements nécessaires sont considérables et ses ressources financières s’avèrent limitées pour y faire face. La société en commandite Imer, Fraissinet et Baux est transformée en société anonyme avec un capital porté à 6 millions de francs. Cette augmentation du capital permet à l’entreprise de se doter d’une filiale, l’Imperial Russian Standard Petroleum Company, qui est chargée de la prospection.

En 1914 la Compagnie Générale des Pétroles est une des neufs sociétés du cartel qui dominent le marché pétrolier français. En 1923 pour faire face à de nouveaux investissements imposés par l’essor de la consommation, la firme phocéenne procède à une augmentation du capital. Le capital de la Compagnie générale des pétroles est doublé, passant à 16 millions de francs et la majorité des actions sont souscrites par des milieux d’affaires new-yorkais regroupés autour de la Standard franco-américaine, filiale de Standard Oil Company of New Jersey fondée par Rockefeller et la Banque de Paris et des Pays-Bas.

En 1947 La Standard française des pétroles, qui deviendra plus tard Esso France, absorbe finalement la Compagnie générale des pétroles.

En 2019, L’Etablissement Public Euroméditerranée avait décidé de lancer une consultation d’opérateurs sur plusieurs îlots situés au sein du noyau villageois des Crottes dont celui de la Savonnerie la Tulipe sur  3 565 m² et de l’ancienne manufacture Moncada, en bordure du nouveau Parc Bougainville.

Une vue du projet proposée par le cabinet d’architecture Monchecourt et Co (Crédit DR)

La savonnerie la Tulipe et la manufacture Moncada étant sites pilotes de ce projet, les solutions développées par le programme européen « Happen » seront étudiées et une attention spéciale portée sur le volet énergétique avec un objectif de 60% de réduction des consommations d’énergie.

Début 2021 on apprenait que Euroméditerranée avait confié au groupement associant l’agence Monchecourt & Co (architecte du patrimoine), la société Histoire & Patrimoine (groupe Altarea Cogedim), le bureau d’études Etamine (développement durable), le collectif de street-art « Maquis-art » la mission d’aménager ces deux friches industrielles.

L’ancien site de la savonnerie de la Tulipe devrait ainsi accueillir dès 2026 d’une école de hip hop, un musée du street-art via la société Maquis-art et une auberge de jeunesse qualifiée de nouvelle génération. L’ancienne manufacture Moncada (2 267 m²) accueillera un programme de 35 logements sociaux avec des locaux d’activité.


SOURCES TPBM & euromediterranee.fr & Dictionnaire Historique des Rues de Marseille d’Adrien Blès & Artisans, industrie: nouvelles révolutions du Moyen Age à nos jours de Natacha Coquery & emblemes.blog.free.fr
PHOTOS Publicité Huileries la Moderne & euromediterranee.fr
A NOTER Ce site est un blog personnel, ces informations sont données à titre indicatif et son mises à jour aussi souvent que possible. N’hésitez pas à me contacter pour toute correction ou contribution

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