
Construit à l’origine en 49 av JC, ce petit pont situé au dessus de l’Huveaune, depuis détruit puis reconstruit, permettait aux légionnaires de Jules César de communiquer avec le poste militaire d’Allauch. Le siège de Massilia fut un épisode de la Guerre civile de César contre Pompée et la majorité du Sénat qui eut lieu en 49 av. J.-C. Au cours de la guerre civile, les deux factions cherchaient l’appui de Marseille, une des plus importantes cités de la Méditerranée occidentale, qui jouissait encore d’une large autonomie. César porta la lutte contre ses adversaires en Hispanie citérieure (Espagne). Au passage, il décida de faire le siège de Marseille après l’échec de négociations avec les notables de la cité pour obtenir leur alliance.

Siège de Marseille
Le siège de la ville organisé par Jules César, et conduit par Gaius Trebonius et par Decimus Junius Brutus, dura du printemps au 25 octobre de 49 av. J.-C.. Il se conclut par la défaite des Marseillais contre les forces de César. Le pont fut détruit en partie au VIIe siècle par les sarrasins. Il fut remplacé par un pont en bois, (seules les piles seront conservées), avant que l’actuel pont en pierre comportant deux arches ne fut reconstruit par les vicomtes de Marseille. Il servit à la circulation piétonnière jusqu’au début du XXe siècle, les voitures passaient à gué .
La bataille de Marseille
Ce fut une bataille navale qui opposa le 27 juin de 49 av. J-C. la flotte romaine commandée par Decimus Junius Brutus Albinus, officier de Jules César durant la Guerre civile de César à celle de la faction opposée commandée par Pompée et de son alliée la flotte marseillaise.

Reconstitution d’un modèle de birème romaine
Les 12 navires construits près d’Arles se montrèrent peu rapides et difficilement manœuvrables à cause du bois vert utilisé pour leur construction. Decimus improvisa des équipages composés de soldats novices dans le combat naval. Néanmoins, il décida de faire le blocus naval en ancrant les navires près de l’île de Ratonneau, près de Marseille.
Le 12 juin, les Marseillais, forts de leur habitude de la mer et dotés de vaisseaux plus rapides et manœuvrables, décidèrent de forcer le blocus avec 17 navires.
« Les Marseillais, suivant les conseils de Lucius Domitius, armèrent 17 navires de guerre, dont 11 avec couverture, y joignirent beaucoup de bateaux plus légers pour apeurer, par leur nombre, notre flotte et enfin y embarquèrent quantité d’acier… La flotte ainsi armée s’avança pleine de confiance contre nos navires, lesquels, sous le commandement de Decimus Brutus, étaient ancrés près de l’îlot en face de Marseille. Brutus était de beaucoup inférieur en nombre de navires, mais dans l’équipage, César avait mis des hommes choisis, dans toutes les légions, pour leur grand courage… »
Les stratégies furent dictées en fonction des positions de force. Alors que les Romains tentaient d’aborder les navires ennemis, avec des grappins ou des gaffes, pour avoir un combat normal au corps à corps, les Marseillais tentèrent de séparer les vaisseaux romains et de les rendre ingouvernables en tranchant les rames, puis de les bombarder par des nuées de flèches et de gaffes.

Decimus Brutus incite César à se rendre au Sénat aux Ides de Mars (esquisse d’Abel de Pujol).
« Maintenant, à chaque soldat dépourvu d’arme de jet, la fureur en fournit une nouvelle : un lance une rame sur l’ennemi, un autre aux bras puissants un ornement de poupe ; les rameurs chassés, arrachèrent les bancs, rompirent le navire pour combattre… Nul toutefois ne produisit de plus grands massacres sur mer que le fouet de l’élément adverse. Éclate le feu, provoqué par des torches résineuses et avivées par le soufre qu’elles contiennent ; les carènes offrirent une proie facile et les incendies les dévorèrent, avec l’aide de la poix et de la cire liquéfiée. Les ondes n’arrêtèrent pas les flammes, et le feu devint sauvage sur les épaves des navires éparpillés sur l’étendue des eaux… »
« Nous ne pouvons passer sous silence même pas Acilius, lequel,… se vit couper la main avec laquelle il s’était agrippé au navire ennemi, il s’agrippa avec la gauche à la poupe, et n’arrêta de combattre tant que le navire ne fut capturé et coulé. »
À la fin, pourtant, la victoire sourit aux Romains qui maintinrent ainsi le blocus naval de la cité. Les Marseillais rentrèrent au port avec seulement 8 de leurs 17 navires, après que 3 eurent été coulés et 6 autres capturés par les Romains.
La victoire et le maintien du blocus sur Marseille furent très importants pour César qui, de cette manière, put approcher de l’Espagne en ayant ses arrières couverts. Pourtant, Marseille allait recevoir une aide des pompéiens, via la mer.
