
Même si le bar a changé maintes fois de propriétaires et d’allure extérieure, il existe toujours aujourd’hui et cache une histoire de résistance ! Henri et Alexandrine Dijon étaient les patrons de l’établissement pendant l’Occupation. Dans le cadre de l’opération Akropolis menée par l’Abwehr et la Gestapo de Marseille contre le réseau Pat, une filière de rapatriement d’aviateurs britanniques accidentés dirigée par Albert Guérisse dont ils étaient membres, les époux Dijon furent arrêtés le 9 mars 1943, torturés, puis déportés au camp de concentration de Mauthausen.

Première page du rapport Flora
Le petit poucet à aussi un lien avec « Le rapport Flora » (titre complet Rapport final de l’enquête sur l’affaire « Flora » concernant les mouvements de résistance gaulliste ou « Mouvements Unis de Résistance en France ») qui est le premier et le plus célèbre des trois rapports secrets établis par Ernst Dunker, alias Delage, l’un des chefs de la SIPO-SD (Gestapo) de Marseille, et retrouvés après la Libération. Le rapport signé le 17 juillet 1943 par Dunker-Delage conclut une opération qui a débuté le 14 avril 1943 à partir d’un renseignement découvert par hasard dans une boite aux lettres lors de l’affaire Akropolis, menée fin février-début mars par l’Abwehr avec l’aide de la Gestapo, pour démanteler un réseau de rapatriement des aviateurs britanniques accidentés. Le rapport a été appelé Flora en référence à Thérèse Floiras, première personne arrêtée dans l’affaire car son nom et son adresse (8 rue Vitalis) avaient été trouvés dans une boîte à lettres du réseau Pat au bar Le Petit Poucet tenu par les époux Henri et Alexandrine Dijon. À partir de Thérèse Floiras, la SIPO-SD put remonter vers les plus importants réseaux de la Résistance en zone sud. En savoir plus.
