
Durant le haut Moyen Âge, le territoire autour de Marseille est très peu exploité puisque constamment soumis aux attaques et pillages des Sarrasins. L’occupation du site semble restreinte aux hauteurs des collines, avec des habitations à La Nerthe dont les traces ont été conservées jusqu’à nos jours avec notamment la Chapelle de la Nerthe, et les ruines du château de l’Air qui défendait autrefois le passage.
Le cadastre de 1819 signale un hameau au pied d’un rocher, où subsistent des constructions partiellement ruinées comportant des tours, vestiges probables d’un château fort (les tours étaient encore visibles en élévation au début du 20e siècle). Par ailleurs, le cadastre de 1819 mentionne aussi un château de la Nerthe hors agglomération. Une carte postale ancienne mentionne ici « la ferme des prieurs ». En 1827, c’est François Jennson qui était le propriétaire de ce bâtiment (ce château de la Nerthe figure encore sous ce nom sur la carte d’état-major de 1933 ; appelé localement château de l’Air, il était déjà en ruines à cette date). Dès 1847, Paulin Talabot construit une maison de vingt-trois fenêtres et un atelier de dix fenêtres, Varin d’Ainvelle érige une usine de chaux, et Jean Martin une maison et des fours à chaux. Toutes ces constructions s’établissent en vue de l’ouverture du chantier du tunnel de la Nerthe, de la ligne de chemin de fer Avignon-Marseille (1848-1849).
Par la suite, quelques cabanons (logements modestes) sont construits dans le dernier quart du 19e siècle, peut-être par des entrepreneurs transporteurs.
En 1875, ne restaient plus de l’ancien hameau que cinq ou six maisons habitées. Le recensement de 1886 mentionnent huit maisons reparties sur l’ensemble du toponyme : elles abritent une centaine de personnes, dont des charretiers, des bergers et des cultivateurs. Dans l’entre-deux-guerres, quelques cabanons – peut-être de villégiature – ont été construits. C’est probablement au cours de la Seconde Guerre mondiale qu’a été érigé un blockhaus, complété par des murs. Ces dernières années, la plupart des bâtiments ont fait l’objet de rénovations. Nombre de constructions appartiennent aujourd’hui à la Société coloniale des chaux et ciments Portland (Société Lafarge), qui a acquis les terrains au début du 20e siècle.
Les quelques ruines du château de la Nerthe, de plan carré, sont localisées sur un mamelon un peu plus à l’ouest du hameau, au-delà d’une petite dépression, et évoquent des constructions plutôt modestes. Le hameau n’a aucun aménagement urbain, ni commerce.
A la périphérie du hameau, un portail portant des inscriptions (SOCIETE COLONIALE, au revers du pilier droit, JARDINS, au revers du pilier gauche) donne sur une zone de grandes carrières de pierre à ciment.
