Bunkers et Batterie du Racati, 1943

Rue Lucien Rolmer, 13003 Marseille
139
Bunkers et Batterie du Racati, 1943
Arrondissement : 3ème

De nombreux bunkers et batteries allemandes contrôlaient les gares de Marseille ainsi que les centres de triage, parmi lesquels le très redouté système de défense du Racati imaginé sur un piton rocheux par les allemands afin de surveiller les voies ferrées autours de la Gare Saint-Charles et de la Rotonde Pautrier, un axe hautement stratégique.

La ville de Marseille est occupée par les Allemands dès le mois de novembre 1942, ces derniers ayant envahi la zone dite « libre » en réaction à “l’opération Torch” (débarquement allié en Afrique du Nord). Dès leur arrivée, les occupants vont entreprendre des travaux pour fortifier le littoral méditerranéen afin de parer à un éventuel débarquement. Ils érigent ainsi des bunkers, blockhaus, batteries, casemates et divers ouvrages défensifs, parties intégrantes du « Mur de la Méditerranée » (Sudwall) dont les travaux sont pris en charge par l’Organisation Todt. Le Racati était orienté vers Saint Charles, à environ 300 mètres de la gare. Il se trouvait en partie à l’emplacement de l’actuelle école maternelle St Charles, 47 Rue Lucien Rolmer. Les allemands ont fortifié cet éperon rocheux sur un terrain appartenant autrefois au cimetière St Charles jusqu’au milieu du 19ème siècle, date à laquelle fut créé le cimetière St Pierre et les corps des défunts transférés. Un peu plus au sud au niveau de l’actuelle gare routière se trouvait un terrain vague faisant également partie du cimetière.

Il s’est ensuite transformé dans les années 1923-1925 en camp d’accueil principalement pour les réfugiés arméniens, le camp Victor Hugo. Le site a été rasé peu avant la guerre et a commencé à accueillir les débris et gravats de l’incendie des “Nouvelles Galeries” (1937) sur la Canebière. Plus tard en 1943 il accueillera les débris bien plus importants de la destruction des vieux quartiers autour de la Mairie et du Vieux-Port.  Puis de petits bunkers y ont été construits ainsi que des tranchées avec des barbelés ce qui permettait à des Officiers de l’Axe (Allemagne, Italie et Japon) de troupes non-combattantes de se prendre en photo devant les tranchées avant de prendre le train et de ramener ainsi à leurs proches un souvenir de leur séjour “au Front” !

Flèche rouge le bunker de l’Avenue Rolmer, entouré en noir des fortifications

Le système de défense du Racati et ses canons terrorisa le quartier. Mais les réseaux de renseignement transmettent alors aux Alliés et à la France libre des informations sur ce système défensif ainsi que sur les mouvements de troupes des occupants. Ces dernières sont utilisées, en particulier, pour décider de bombardements stratégiques et préparer le débarquement. Les Francs-Tireurs et Partisans disposent de leur propre service de renseignement, connu sous le nom de service B ou FANA (pour le BCRA), et dont la région marseillaise est une zone d’activité importante. Ils entretiennent des relations avec le BCRA gaulliste, mais également avec le SOE britannique et l’OSS américain. Pendant la période de combat pour la libération de Marseille du 23 août au 28 août 1944 le curé de St Lazare fut envoyé en émissaire et la garnison aurait accepté de se rendre à un officier français. Un gradé des marins pompiers dit avoir négocié les troupes présentes qui auraient accepté de se rendre après un assaut pour l’honneur. Le Capitaine Crosia commença à contacter l’officier commandant le 24 août puis revint le 28 août pour annoncer la reddition de la garnison de Marseille.

Le Commandant allemand n’étant pas au courant, il fut amené par le Capitaine Crosia devant le Général Schaeffer pour en obtenir la confirmation. La garnison sortit en bon ordre par la rue Lucien Rolmer. Auparavant la position fut harcelée par des mortiers et des mitrailleuses du III/7° RTA. La présence des HBM (Habitation Bon Marché) juste à côté ne permettait pas d’utiliser l’artillerie lourde. A la demande du FFI, un peloton de char fut envoyé mais ne trouva pas la batterie et les habitants du quartier ne surent indiquer la position ! Les chars firent demi-tour. Ils auraient dû réintervenir le 28 mais l’attaque fut annulée pour cause de capitulation. Après-guerre, la position fut rasée pour permettre la construction de la partie moderne de la fac ST Charles, des HLM du Racati et l’école maternelle.


SOURCES Musée de la Résistance & Sudwall IGN
PHOTOS
 Sudwall & IGN & Tourisme-Marseille.com
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