
Pendant plus de 37 ans, le boulevard Chave a abrité une boutique à part, Polichinelle, avec sa vitrine colorée et ses rayons chargés de farces et attrapes, pétards, jouets, feux d’artifice et surtout plus de 1500 costumes (dont beaucoup fabriqués maison), lavés, amidonnés et repassés au pressing mitoyen. Cette véritable référence à Marseille qui a servi jusqu’à 4 générations de famille a fermé ses portes en 2024, quelques temps avant son collège de Viva Samba ouvert en 1972…tous deux symboles d’une crise du secteur de la fête après les années COVID. Chantal Ben Zerki la gérante de Polichinelle et couturière de profession, partie en retraite, n’a pas trouvé de repreneurs et a laissé son écrin à un restaurant.
“Moi, je suis une costumière avant tout, martelait la patronne dans un article de La Provence. On était les seuls à faire des costumes haut de gamme à Marseille. J’achetais tous mes costumes en Allemagne ou en Italie, chez les meilleurs artisans. C’est ce qui a fait notre réputation, au-delà des frontières de la ville.” “À une époque, il y avait la queue dans la rue avant chaque carnaval, chaque Noël, raconte la costumière. “On a aussi beaucoup travaillé avec Plus belle la vie ou la série Caïn. On avait même fourni des smokings Paco Rabanne pour le film Le Grand pardon.”
“Depuis que les gens ont appris que je fermais boutique, ça n’arrête pas. Ce matin, une dame de 79 ans a voulu me serrer dans ses bras. Elle avait loué chez moi des déguisements pour ses enfants, ses petits enfants et maintenant ses arrière petit-enfants.” déclarait la gérante en décembre 2023 à France Bleu.
Dans son magasin, on trouvait aussi des pièces uniques : “des costumes originaux de danseuses moldaves, des tenues authentiques écossaise, des uniformes militaires de 1920, rien que des pièces uniques“. Une partie de sa collection a d’ailleurs été vendue à l’opéra de Marseille.
