
Ce bel immeuble Haussmannien du 9 rue Lafon, mitoyen du splendide Hôtel Amédée Armand, faisait partie du legs fait en 1916 par Jules Cantini aux Hospices civils de Marseille, une plaque sur la façade rappelle ce don. Il a été de 1934 à 1994 le luxueux siège de la direction de l’Assistance Publique de la ville, siège transféré ensuite au 80 rue Brochier dans l’ancienne Prison Saint Pierre. Jules Cantini meurt le 12 décembre 1916 et lègue une trentaine d’immeubles à la ville et aux hôpitaux de Marseille. Le 9 rue Lafon, dont l’immeuble a été ravalé en 2021, accueille à présent un Centre médico-psychologique.

Ancien bureau du Directeur Général
L’histoire des Hôpitaux de Marseille commence au XIIème siècle, avec la fondation sur la rive nord du Lacydon de l’Hôpital du Saint-Esprit dans le quartier des Accoules. Marseille compte alors 15 000 habitants. À la Renaissance, la population augmentant, Charles De Cazaulx, Consul de Marseille décide de réunir à l’Hôpital du Saint-Esprit, l’Hôpital Saint-Jacques de Galice pour ouvrir un » bel et grand hôpital » pour sa ville. Ce sera l’Hôtel Dieu. Au XVIIIème siècle, la population de Marseille est de 100 000 habitants. L’ancien Hôtel Dieu est dépassé. Il faut construire un autre grand hôpital. En 1753 on pose la première pierre du nouvel Hôtel Dieu, qui sera construit sur les plans de Jacques Hardouin Mansard, arrière-petit-fils du grand Jules Mansard. Mais au début du XXème siècle, la population marseillaise est passée à 700 000 habitants.
A l’Hôtel Dieu on est contraint de refuser des blessés et des malades. L’Hôpital ne peut plus, à lui seul répondre à la demande de soins. Il faut construire d’autres hôpitaux.

Ancienne salle du conseil d’administration
En 1858, on inaugure l’Hôpital de l’Immaculée Conception dans le quartier du Petit Camas. Puis ce sera l’Hôpital Sainte-Marguerite en 1887, l’Hôpital Salvator en 1908 et la Maternité de la Belle de Mai en 1920. En ce début de XXème siècle l’hôpital change. Il était un lieu d’hébergement des pauvres et des malades, il devient un centre de diagnostic et de soins. Les progrès de la médecine sont rapides. Les moyens de diagnostic se perfectionnent, de nouveaux médicaments efficaces apparaissent, la chirurgie et l’anesthésie font des progrès considérables. La biologie entre à l’hôpital. Les conditions d’hospitalisation s’humanisent. L’hôpital moderne est né. En 1958, la réforme hospitalière entraîne la création des Centres Hospitalo-Universitaires (C.H.U.). Dorénavant le médecin qui souhaite exercer à l’hôpital doit y consacrer la totalité de son activité. C’est la naissance des médecins plein temps. À Marseille on inaugure en 1964 le C.H.U. Nord, et en 1974 le C.H.U. Timone sur les terrains de l’ancien hôpital. L’hôpital qui jusqu’à la fin du XIXème siècle était le refuge des pauvres et assurait l’assistance aux plus démunis, est devenu le pôle d’excellence de la médecine.
C’est à l’hôpital que se forment les futurs médecins et que s’élaborent les techniques de pointes.
