
En longeant la Corniche Kennedy, on repère immédiatement cet immeuble atypique : trois grandes arches bleues, posées comme une signature au sommet de la façade. Impossible de le manquer tant il dénote par son architecture !
Construit à la fin des années 1970 – début 1980, il appartient à une période où l’architecture se libère des lignes strictes du modernisme pour oser la forme, la couleur et l’attitude. Ici, tout est assumé : les colonnes striées au rez-de-chaussée, la façade en petits carreaux clairs, les fenêtres en pointe, et surtout ces arches monumentales recouvertes de mosaïque bleue, clin d’œil direct à la mer qui s’étend juste en face. Le bâtiment joue avec les codes classiques — colonnes, arcades — mais les détourne, comme pour dire : « oui, je connais l’architecture… mais je m’amuse avec. » C’est exactement l’esprit du courant postmoderne, très présent à Marseille dans les années 80, alors que la ville explore de nouvelles formes de liberté architecturale.
Coincé entre une villa bourgeoise du début du XXᵉ siècle et un immeuble moderniste beaucoup plus sobre, le 141 Corniche Kennedy semble presque provocateur. Il ne cherche pas à se fondre. Il existe par contraste. Je n’ai pas retrouvé pour le moment le nom de l’architecte des lieux.


